Deux alpinistes sauvés in extremis dimanche dernier, quatre morts au sommet du mont Blanc ce 10 septembre. Le commandant du PGHM de Chamonix, Étienne Rolland, est revenu pour Alpine Mag sur cette tragédie qui a endeuillé le toit de l’Europe. Sur les trois cordées qui s’étaient lancées samedi dans l’ascension par la voie des Trois Monts, deux n’ont donc pu être secourues à cause de la très mauvaise météo de ces derniers jours. Quatre alpinistes ont ainsi perdu la vie, morts d’épuisement et de froid. Leurs corps n’ont pu être récupérés que ce mardi après-midi. Récit d’un secours impossible.
Il n’y a rien de pire que le sentiment d’impuissance. Savoir que des alpinistes en perdition sont dehors, à portée d’hélicoptère, mais que la météo exécrable empêche toute approche. Entre samedi soir et mardi après-midi, c’est cette angoisse sourde qui a tenaillé les secouristes du PGHM de Chamonix, alors que trois cordées (une italienne et deux sud-coréennes) étaient bloquées par le mauvais temps sous le sommet du mont Blanc.
Le drame s’est noué dès le samedi 7 septembre. Dans la nuit claire qui enveloppe le massif du Mont Blanc, six alpinistes partent du refuge des Cosmiques, à 2 heures du matin. Sur la webcam de l’Aiguille du midi, on voit les pentes sombres s’éclaircirent à la lueur de leurs frontales. Les points lumineux avancent, relativement espacés. Quand l’aurore se lève, le ciel est d’un bleu pur. Rien ne laisse penser qu’une dégradation arrive, mais elle est pourtant annoncée un peu
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