Conditions du test
Rando-course dans les Écrins avec passage au Rochail + Grand Béal (Queyras) en ski-alpinisme.
Prise en main
La Garmin Fénix 5X peut être considérée comme la Rolls des montres GPS. C’est simple, elle a tout, même la cartographie ! À condition d’y mettre le prix.
Design
Comme sa concurrente directe de chez Suunto, Garmin a pris soin de donner à son chronographe un aspect noble, en accord avec son prix stratosphérique. Elle respire la solidité, à grand renfort de verre saphir inrayable (ou minéral, pour 100 euros de moins) cerclé d’une couronne métallique. Cette Garmin peut même jouer les caméléons, puisqu’on peut en changer le bracelet sans outil, idéal si on arbore sa Fénix en permanence et qu’on veut l’adapter aux circonstances du moment, exigeant soit l’élégance d’un bracelet métallique, soit le confort du silicone. Mais là n’est pas l’essentiel. Le volume de la bête vous souciera davantage au moment d’enchaîner les heures en montagne. Cette Fénix est à peine plus grosse que la Suunto Spartan. Cependant, le boitier se révèle bien plus dense et frôle la barre de la centaine de grammes (98 pour être exact, sans le bracelet). Un poids encombrant qui peut impacter sur le confort général. Garmin propose néanmoins des versions allégées, notamment la 5S pour les femmes à 67g, à condition de lâcher du leste sur la batterie et la carto. En allumant la montre, on découvre un écran bien contrasté et lumineux, mais moins bien défini que chez Suunto. Au final, on préfère l’allure plus subtile de la Spartan. Un jugement évidemment subjectif.
Ergonomie
Pas de tactile, seulement cinq boutons physiques qui permettent une navigation intuitive parmi les multiples fonctions. Dans le détails, nous voici avec un bouton de verrouillage, un bouton pour éclairer l’écran, un autre pour passer les différents modes (heure, suivi d’activité, altimètre, baromètre, boussole, etc). Ce dernier permet d’accéder aux réglages de la machine via une pression prolongée (profil sportif, affichage de l’écran, connectivité, appairage de capteurs Bluetooth et ANT+). La marque américaine s’est arrangée pour que vous puissiez tout régler sur la montre. C’est simple pour les fonctions de base mais il vous faudra une vocation geek pour exploiter tout le potentiel du chronographe, surtout côté cartographie, nous y viendrons. Pour les transferts de données, c’est le même refrain qu’ailleurs : via ordinateur ou smartphone. On peut aussi simplement extraire le fichier GPX comme sur une clé USB, difficile de faire plus intuitif. Tout se fait donc sans accroc. Sur les modèles Sapphire uniquement, la synchronisation peut aussi se faire directement depuis la montre grâce au Wifi. Impressionnant.
Sur le terrain
GPS
Capté rapidement, précis, couplé au Glonass pour les environnements difficiles, la Garmin est irréprochable sur ce point. Comme Suunto, on peut y ajuster la précision du GPS pour économiser de la batterie. Garmin se démarque par un mode très ingénieux, intelligent, qui enregistre un point par seconde dans les virages et un toutes les 10 secondes en ligne droite. Si vous êtes accroc à Strava, le GPS peut se coupler à l’application (seulement sur un compte premium) pour voir en direct un segment et profiter de bien d’autres avantages, comme votre évolution en temps réel nommée Beacon (utile en cas de pépin).
Cardio
Le cardio au poignet est discrètement intégré à la montre, puisqu’il ne crée pas un relief supplémentaire ici. Il est désormais intégré quelque soit le modèle de Fénix 5. Nous avons déjà donné notre avis sur l’approximation de ce genre d’outil qui n’égale pas encore les ceintures cardio. Grande nouveauté chez Garmin : ses montres sont enfin compatibles avec des émetteurs Bluetooth en plus du traditionnel ANT+. Le logiciel de la montre exploite les données cardiaques pour le suivi quotidien. Il produit tellement de données qu’on ne vous en fera pas l’énumération ici. Juste une qui nous a fait sourire : la mesure de votre stress (pourquoi pas avant une course ou dans un passage en arête, qui sait ?). Niveau sportif, le cardio permet le calcul de votre VO2 max, du temps de récupération, de votre condition actuelle, etc. À vous de faire le choix de ce qui vous sera utile ou non, même s’il ne faut pas prendre toujours ces indications pour argent comptant.
Navigation
C’est dans ce domaine que la Fénix 5X opère un tour de force. Outre les désormais connus « track back » (retour par l’itinéraire aller), la boussole ou l’altimètre barométrique, la montre offre une fonction itinéraire inédite. Alors qu’on avait droit jusqu’alors à un tracé indicatif sur fond noir, assez grossier, on peut désormais l’afficher sur de vrais fonds de carte ! Il faudra en revanche mettre les mains dans le cambouis pour pleinement en profiter. Garmin offre le topo qui correspond à la région d’achat. Il faudra payer si vous quittez l’Europe. Le gros défaut de cette cartographie maison est qu’elle n’indique pas les courbes de niveau ! Rédhibitoire en montagne. On peut heureusement se tourner vers d’autres solutions pour avoir des fonds de carte enrichis. Open Street Map est gratuite mais peu lisible. On vous conseille plutôt Talkytoaster, payante (13 euros par pays), qui délivre une carte vectorielle très détaillée, jusqu’à 1 cm à l’écran pour 5 mètres. Niveau mémoire, pas d’inquiétude, la Fénix 5X est un éléphant. Vous disposez d’une réserve confortable de 16 go pour tout stocker.
Autonomie
Évaluer l’autonomie relève ici du casse-tête, tant elle va varier en fonction de votre utilisation. Pour une utilisation classique avec cardio et GPS précis, la batterie de la 5X tiendra environ 18h. Un excellent score qu’il faut diviser par deux si vous consultez régulièrement la carte sur la montre. On voit ici la limite de la cartographie intégrée : elle dévore la batterie ce qui crée une contradiction avec la vocation baroudeuse de la Garmin. À notre sens, on ne peut pas encore complètement se reposer sur la carto au poignet pour cette raison.
Caractéristiques techniques
PRIX PUBLIC : 699€ POIDS : 98g AUTONOMIE :18h COMPATIBILITE : bluetooth / ANT+, wifi / Intégration Strava CARDIO : Poignet BAROMETRE : oui CARTOGRAPHIE : oui
Merci à Céline Santy pour sa participation à ce test et ses connaissances pointues en la matière !