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La démocratisation de la montagne, c’est pour quand ?

Jeunes en montagne, Hors les Murs ©JM Francillon/Ville de Grenoble

D’un point de vue social, le milieu montagnard présente une homogénéité dérangeante. Celles et ceux qui pratiquent les activités de montagne affichent un profil uniforme : blancs, très diplômés et appartenant aux catégories socio-professionnelles les plus favorisées. Si l’argument du coût des loisirs de montagne vient d’abord à l’esprit pour justifier cet état de fait, il occulte d’autres réalités, notamment d’ordre culturel et politique.

Il suffit de passer la porte d’un refuge d’altitude pour s’en rendre compte  : en montagne, plus on monte, plus on se ressemble. Aux tables des cabanes discutent des individus au profil similaire. « Lors d’une enquête commencée en 2016 dans plusieurs massifs alpins, sur des territoires non aménagés, en été comme en hiver, on n’a interrogé que des personnes blanches, rapporte Clémence Perrin-Malterre, enseignante-chercheuse en sociologie, spécialiste des sports de nature. La grande majorité était très diplômée, titulaire d’un BAC +5 à BAC +8 et occupait une fonction de cadre ou une profession intellectuelle supérieure. Et cette tendance s’accentue l’hiver ».

Le terme de « démocratisation » des activités de montagne étudiées par Clémence Perrin-Malterre (ski de randonnée et raquettes en hiver, randonnée pédestre et trail l’été), souvent employé dans la presse spécialisée, n’a en réalité pas lieu d’être.  « On en entend beaucoup parler mais ce n’est pas du tout le cas. Car en sociologie, quand on parle de démocratisation, c’est pour désigner une ouverture des pratiques au niveau social ». Or, la différence notable que la chercheuse a pu