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Comme un cerf en centre-ville

ça commence avec ton chien, plus sauvage que tu ne le crois.
Il sera de la sortie jusqu’aux premiers rochers. Tu l’as prévenu au dernier moment, il s’adapte, c’est sa nature.
La première heure, tu as froid puis chaud, tu te changes mille fois. Lui garde son unique étoffe. Il faut ensuite t’arrêter pour ce Compeed qui fiche le camp. Aussi pour te barbouiller de crème. Ton chien boit l’eau du ruisseau, toi tu n’oses pas, celle des bouteilles vaut mieux parait-il. Cet été, il y aura les mûres, il faudra bien les laver, il peut y avoir le renard. Ici, tu es le plus vulnérable d’entre tous.
Dans le névé sous le rocher, tu suis des traces, on dirait les fusées de Tintin, c’est le blanchot. Tu ne sais jamais si les pointes dans la neige disent l’avant ou l’arrière mais c’est bien de les suivre, il n’y a pas plus malin que le lièvre pour trouver son chemin dans la pente, il sait les zones à risque. Ça s’appelle l’instinct, nous l’avons troqué contre Geoportail. Sur la fin du névé, il y a ces fleurs qui percent la neige. Dans le couloir rocheux, tu en devines d’autres, des violettes qui ont passé l’hiver. Tu ne connais pas leur nom, dans les dîners en ville pourtant, tu te dis épris de nature. Comment font ces petites choses pour tenir la fureur des éléments, de la glace au vent ? Elles sont les éléments.
Ton chien rentre à la