Pourquoi gravir les montagnes ? Question lancinante, mille fois posée, mille fois éludée. Messner balayait d’un revers cette curiosité, Mallory réduisait l’énigme à quelques mots. Peut-être que la réponse ne se dit pas, mais se vit. Que cherche-t-on là-haut ? La beauté, le défi physique, le vertige existentiel, la peur, l’éphémère, le contact du rocher sous les doigts, le souffle du vent glacé ? Pour Alpine Mag, Christophe Dumarest s’essaye à quelques « Petites Élevations », et ose quelques réponses.
Pourquoi gravir les montagnes ? Est-il bien raisonnable de vouloir poser la question ? Les alpinistes y répondent-ils tous de manière honnête ? Sont-ils véritablement conscients des motivations qui les poussent à aller, puis à retourner « là-haut » ? Est-il aussi scabreux de vouloir définir une pratique qui s’expérimente par le corps, la nature et le sublime, que de vouloir expliciter la foi ou la religion ? Ou le simple fait de vouloir y accoler des mots marque-t-il déjà le début de dissentions ?
N’y aurait-il pas autant d’alpinismes qu’il y a d’alpinistes ?
Lorsque l’on évoquait ses motivations pour aller en montagne, Reinhold Messner (premier himalayiste à atteindre les 14 sommets de plus de 8000 m sans oxygène en 1986) clôturait rapidement le débat en affirmant que : « celui qui me pose la question n’est pas susceptible d’entendre la réponse. »
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