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Eric Shipton, Un grand blanc sur la carte : un récit d’exploration majeur enfin traduit en français 

Avant toute chose, ce livre est d’abord celui d’un homme hors du commun : Éric Shipton. Personnalité décalée, incarnation de l’aventurier au sens propre du terme (pur du terme ?), le Britannique ne sort pas du cadre pour ses capacités physiques ou ses exploits en altitude, même s’il réalise entre autres la première ascension du Kamet (7756 m, 1931). 

Non, Shipton, c’est avant tout, par-dessus tout, l’esprit d’exploration comme on l’a rarement vu alors, et comme on l’a même rarement vu depuis. Audace et économie de moyens : telles sont peut-être les deux qualité principales de Shipton lors des explorations qu’il mena par lui-même, dans le Karakoram et le versant tibétain du K2 en 1937, comme relaté dans ce livre, ou dans l’exploration du sanctuaire de la Nanda Devi en 1933 et traduit par le même Didier Mille, aux éditions Transboréales en 2022).

on a beau prêter l’oreille,
on entend seulement qu’on n’entend rien

Un grand blanc sur la carte, Eric Shipton, Nevicata, 313p., 2024, 23€.

Il est vrai qu’il participa à un nombre incalculable d’expéditions plus « lourdes », au Karakoram mais aussi en Himalaya où il explore les alentour de l’Everest à cinq reprises. C’est notamment grâce à sa reconnaissance de l’itinéraire du col sud en 1951 que Tenzing Norgay et Edmund Hillary atteindront la cime en 1953.

On le verra plus tard en Patagonie et en cordillère Darwin, ou encore au mont Kenya. Cette fois, c’est le prolongement occidental de l’Himalaya qui l’attire : « À