Les tragédies de nos jours rappellent parfois celles du passé, comme celle de la rupture du glacier de la Marmolada le 3 juillet dernier. En 1916 cette montagne point culminant des Dolomites fut un autre théâtre : celui de la Première Guerre mondiale. Les soldats avaient foré la glace pour créer une véritable forteresse souterraine, dans le glacier. Une énorme avalanche a enseveli plus de trois cents d’entre eux.
Dimanche 3 juillet 2022. Un ciel sans nuage et la touffeur de la vallée ont attiré de nombreux alpinistes et touristes — certains montés en téléphérique — sur le glacier de la Marmolada. Enfin, ce qu’il en reste. Alors que le soleil est au zénith, miné par les eaux de fonte, un énorme morceau de langue glaciaire se détache. Une impressionnante avalanche de glace et de pierres dévale la pente, balayant les traces de montée. On compte neuf morts et trois disparus. Un lourd bilan directement lié au réchauffement climatique !
Ce drame, très actuel, fait écho à un « épisode mineur » de la Première Guerre mondiale, sur ce même glacier. Italiens et Austro-Hongrois se livrent alors à une guerre aussi stupide que cruelle, dans les plaines, les collines mais aussi en montagne, du col de Stelvio à l’actuelle frontière italo-slovène. Ce « théâtre d’opérations » qui ruinera l’Italie et sonnera le glas de l’empire austro-hongrois, tuera un million de soldats, dont 180 000 sur le front véritablement alpin : un tiers victimes des combats, un
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