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La dégradation du permafrost alpin se poursuit

Bilan 2022-2023 Deuxième Partie

2022 et 2023 ont été les années les plus chaudes enregistrées à Chamonix. Les étés 2022 et 2023 ont été les pires jamais observés dans les Alpes quant aux températures de l’air et à leurs effets sur les glaciers, comme en témoigne l’ « engrisement » généralisé de la haute montagne. Les paysages glaciaires sont en effet peu à peu remplacés par des paysages à dominante minérale. Assez logiquement, ces deux étés ont également été les plus défavorables au permafrost. Si, pour 2023, les bilans en termes de profondeur de la couche active (la couche de sub-surface qui dégèle chaque année) et de fréquence/intensité des écroulements rocheux se font encore attendre, les bilans pour 2022 sont disponibles, tout du moins pour les Alpes françaises.

Le permafrost correspond à tous les terrains durablement gelés. Il s’agit d’un état thermique qui peut concerner des parois rocheuses, des moraines, des éboulis, etc. Sans présence de glace dans les fissures de la roche ou les anfractuosités du sol, le réchauffement du permafrost ne serait rien d’autres qu’un indicateur de la crise climatique. Mais cette glace est généralement présente dans les terrains de haute montagne, parfois même en quantités importantes comme dans les glaciers rocheux, ces mélanges de matériaux rocheux meubles et de glace qui s’écoulent le long de certains versants sous la forme d’une langue.

La dégradation de cette glace et les déstabilisations plus ou moins volumineuses de matériaux rocheux qui en découlent modifient les paysages et font peser de nouveaux