C‘est un pavé, compact mais épais. Il fallait bien un pavé pour résumer 150 ans d’escalade, et pour faire tenir la première version de cet ouvrage de référence, paru pour la première fois en 2017 en version beau livre en grand format, aux éditions du Mont-Blanc tenues par Catherine Destivelle. On y retrouve dans cette édition la plume érudite de Barney Vaucher, passionné des Dolomites et de leur histoire.
Après tout, c’est bien dans ce vaste ensemble de massifs (ou groupes, en italien) que l’escalade moderne est née, dans les vagues du sud du Tyrol, à l’orée du XXème siècle. Où, très vite, seront inventés la technique moderne par Hans Dülfer, Paul Preuss, entre autres, les premières escalades acrobatiques – Tita Piaz, Angelo Dibona – puis l’avènement, entre deux guerres, du sestogrado, le fameux sixième degré (de l’échelle de Welzenbach inventée dans les années 20).
Le sestogrado, quête des Autrichiens et Italiens des années 30, parmi lesquels Emil Solleder, Emilio Comici… Et après-guerre viendra le Grec, alias Georges Livanos.
L’épopée du sestogrado
Mais l’Histoire dans les Dolos n’est pas figée dans les limbes. Depuis, d’autres grimpeurs ont créé, inventé des voies impossibles, tels Pietro Dal Pra, Alexander Huber, Bubu Bole… des ouvreurs, des solistes, des fans de records… et l’histoire ne s’arrête pas là.
Dolomites, 150 ans d’escalade, plaîra à toutes celles et tous ceux qui s’intéressent aux racines de ce sport pas comme un autre, racines qui le situent plus proche d’un art in situ que du mur de vitesse olympique aux prises indéfiniment identitiques.