Cette autobiographie en énervera sans doute quelques uns, et passionnera les autres. Marion Poitevin a passé quatorze ans à se faire une place dans un monde masculin, celui des guides, du GMHM et de l’armée, et dorénavant, du secours en montagne, chez les CRS. Cumularde par acharnement au travail, Marion Poitevin écrit sans doute pour se faire du bien, en ôtant quelques esquilles douloureuses de son parcours, mais surtout, dans le but que celui-ci serve de modèle. Pour d’autres femmes, dit-elle, mais pas seulement : ce livre est d’abord, aussi, le parcours d’une alpiniste.
Alpiniste est un mot épicène, identique dans les deux genres grammaticaux. Mais pas dans la réalité, où une cordée d’alpinistes femmes était rare jusqu’à …Marion Poitevin, et l’alpinisme féminin qu’elle a largement contribué à populariser. « Quelle erreur pour une femme d’attendre que l’homme construise le monde qu’elle veut, au lieu de le créer elle-même. » La citation d’Anaïs Nin est célèbre, aussi célèbre que celle de Simone de Beauvoir, qui « infuse » chez Marion Poitevin. On ne naît pas femme secouriste : Marion l’est devenue, à la force du poignet.
Si 37 ans est très (trop ?) jeune pour publier son autobiographie, Marion Poitevin a déjà eu plusieurs vies, qu’elle déplie sans fard. Pas sûr que tous les chapitres plaisent à certains officiers et sous-off’ de la Grande Muette, passés par Chamonix. En l’occurrence, sa passion pour l’escalade et l’alpinisme l’a conduit dans une succession de mondes très ou totalement masculins : les
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