C’est probablement l’une des montagnes les plus visibles de la région grenobloise, et pourtant rares sont ceux qui la connaissent. Le Sénépy est cette échine qui s’effiloche dans le ciel au sud de la ville, bien visible de la Bastille par exemple. C’est un coup de coeur pour plusieurs raisons, et si la possibilité de faire une boucle en est une, la meilleure raison pour y aller est la beauté singulière de ce paysage, qui n’est pas sans rappeler la Mongolie ou le Changtang tibétain. Véritable panorama à 360 degrés, le Sénépy est un belvédère particulier, dont le paysage ne change que lorsqu’à regret, on quitte ses rondeurs.
Cette herbe rase, qui flamboie aux lumières de fin de journée, ce sommet plat mais pourtant pentu, ce vent qui fouette le visages : tout fait du Sénépy un belvédère à part, et qui n’usurpe pas ses 360 degrés. De l’Obiou au Vercors, de l’Oisans à la Chartreuse, du lac de Monteynard au Trièves, tout y est visible. Depuis la Motte d’Aveillans, une petite route conduit aux Signaraux, domaine devenu nordique l’hiver.
L’été, la piste s’immisce dans le versant ouest de l’Au – mais il est possible de monter directement à la Pierre Plantée, à 1559 m, si l’on est pressé d’avoir le panorama. Depuis le col du Sénépy, l’itinéraire remonte le raide versant Est du Sénépy, qui semble sans cesse se dérober. Le vent tresse des cheveux d’ange, ces cirrus aux formes éthérées qui semblent vivants dans le ciel. Mirage ?
Entre Pierre Plantée et le col du Sénépy (la variante donc) il y a même un Serre de l’Horizon sur la carte. Le sommet du Sénépy est sans doute moins grand que la Mongolie mais y ressemble beaucoup. Toujours ce vent qui balaie la longue échine sommitale du Serre de la Manchette, épaule nord du Sénépy qui fera faire une belle boucle à ceux garés au Villard (versant nord) ou aux Signaraux. Sachez que le troupeau de vaches sommital est entreprenant.
L’horizon à 360 degrés dévoile l’ensemble des massifs suivants : l’Obiou (Dévoluy), le Valbonnais et le Valgaudemar, l’Oisans, le Taillefer et ce mystérieux sommet devant à droite (on vous le dit, c’est le Coiro, une belle classique de rando ou de ski de rando), la lointaine Chartreuse, le Vercors, le Trièves, et le tour d’horizon est bouclé, et vous n’avez pas envie de quitter cet endroit singulier ? Nous non plus. On est restés là-haut.
L’horizon à 360 degrés dévoile le Dévoluy, le Valbonnais et le Valgaudemar, l’Oisans, le Taillefer, la lointaine Chartreuse, le Vercors, le Trièves
Après quelques hésitations en sous-bois, sur un chemin bardé de racine, l’itinéraire franchit une petite prairie avant d’atteindre une grande croix qui marque le Bec de l’Orient. N’en restez pas là : le belvédère large juste en-dessous, avec assez de place, en met plein les yeux. Le panorama est à 360 degrés, complètement époustouflant dans la lumière de fin de journée. Au sud, le regard suit l’Isère qui se glisse le long des flancs du Vercors ouest. À l’ouest, il suit les collines de Chambaran et tout le nord du département. Au nord-est, le regard embrasse la Chartreuse occidentale, Voiron, Voreppe. Majestueux, le Bec de l’Orient s’avère l’un des plus beaux rapports marche/panorama des Préalpes.
La beauté de la montagne du Sénépy, sur fond de Vercors (et du lac de Monteynard, à gauche). ©Jocelyn Chavy
Sommet : Sénépy (1769 m).
Dénivelé : 500m
Horaire moyen : 2h30 montée, 1h30 descente
Point départ : parking des Signaraux, 1279 m, au-dessus de la Motte d’Aveillans.
Variante : à la journée on peut envisager le tour suivant : départ du Villard ou des Signaraux, montée à Pierre Plantée, traversée via le col du Sénépy jusqu’au Sénépy, descente par le Serre de la Manchette et retour. Autre solution de boucle plus courte : partir du parking des Merlins (route avant la Mure), Pierre Plantée, Sénépy, retour par Claret et Pré Rond.
Où dormir /manger : gîte l’Oriel du Sénépy, aux Signaraux.
Infos : Alpes Isère