Le grand jeu

Officiers et espions en Asie centrale

Au cƓur des montagnes et dĂ©serts d’Asie centrale, une lutte de l’ombre opposa au 19e siĂšcle l’Empire britannique et la Russie tsariste. Cette rivalitĂ© se dĂ©ploya sur un vaste territoire allant du Caucase au Tibet et fut connue sous le nom de « Grand Jeu ».

Les Britanniques Ă©taient convaincus que les Russes voulaient s’emparer des Indes, le joyau de l’Empire. Lorsque la partie dĂ©buta, les frontiĂšres de la Russie et des Indes Ă©taient distantes de plus de 3000 km. À la fin, moins de 30 km les sĂ©paraient par endroits. La guerre semblait inĂ©vitable.

Le Grand Jeu fut l’un des chapitres les plus romanesques de l’histoire moderne. Y participer Ă©tait le rĂȘve de jeunes officiers des deux camps, l’occasion d’échapper Ă  la monotonie de la vie de garnison et de se couvrir de gloire. Mais ses rĂ©percussions nous hantent encore aujourd’hui. Les renversements de dignitaires locaux, les invasions d’ambassades, les retraites infĂąmantes d’Afghanistan, les bains de sang du Caucase : tout cela Ă©tait dĂ©jĂ  familier dans la presse victorienne.

À l’heure oĂč l’Asie centrale reste au cƓur de l’échiquier gĂ©opolitique, les leçons d’histoire du Grand Jeu restent plus que jamais essentielles pour comprendre les enjeux contemporains.

Grand reporter et voyageur passionnĂ© par l’Asie centrale, Peter Hopkirk (1930-2014) a travaillĂ© pendant de nombreuses annĂ©es comme journaliste, puis directeur au grand quotidien londonien The Times. Ses ouvrages ont Ă©tĂ© traduits en de nombreuses langues et Le Grand Jeu est incontestablement son chef-d’Ɠuvre.

Le grand jeu, Peter Hopkirk, Ed. Nevicata, 2013, 572p., 22€