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La dangereuse mécanique du Tacul

Alors qu’une nouvelle chute de séracs, provoquant une coulée, a causé un grave accident (un décès, plusieurs blessés) au mont Blanc du Tacul dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 août, le géomorphologue Ludovic Ravanel explique comment et pourquoi les pentes du Tacul sont dangereuses, cause d’une dizaine de victimes depuis l’an 2000. Surtout, le Tacul est l’un des rares cas où l’étude scientifique de ses pentes, menée depuis plusieurs années, permet de comprendre le mécanisme des glaces, là où les séracs sont le plus susceptibles de bouger. Des infos cruciales pour un sommet si fréquenté.

Entendre l’hélicoptère des secours de longues minutes au milieu de la nuit au-dessus de Chamonix n’est jamais de bon augure. Le voir rejoindre le col du Midi indique alors presque à coup sûr la cause de son déploiement : une avalanche au Tacul. La chute de séracs qui l’a provoquée dans la nuit de dimanche à lundi (Fig. 1) a emporté plusieurs alpinistes et fait au moins un mort et quatre blessés.

Fin 2023, dans un numéro spécial de la Revue de Géographie Alpine1, je publiais avec quelques collègues un article2 sur les risques pris lors de l’ascension du mont Blanc, permettant notamment la diffusion d’un travail réalisé sur la voie normale du mont Blanc du Tacul (4248 m) dont le présent article vise à synthétiser la partie ‘chutes de séracs’.

Fig. 1 : L’avalanche du 5 août 2024 déclenchée au niveau de la barre de séracs la