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G5 Evo | LA SPORTIVA

chaussure ultra technique et polyvalente

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Haut de gamme

Polyvalence

fermeture intérieure en portefeuille perfectible

Conditions du test

Cascades de glace à l’Alpe d’Huez en février 2020. Courses d’alpinisme neige, mixte, rocher, en juin et juillet 2020.

G5 EVO, nouvelle mouture avec le système BOA

On ne présente plus LaSportiva, qui a l’habitude de proposer des évolutions notoires de ses deux modèles de référence pour l’alpinisme, la Trango (glace, rocher ou rando, c’est le modèle hyper léger), et les successeurs du modèle plus chaud, plus robuste (et un plus lourd) de la vénérable Nepal Top. Pour ce type de modèle, nous avons connu, essayé, ou grimpé quelques kilomètres avec des modèles comme la Nepal Extreme, remplacée par des modèles avec guêtre intégrée, comme la Batura. Une autre chaussure la G2SM, intégrait une guêtre Gore-Tex puis le BOA mais avec un chausson interne, contrairement à la G5 première mouture, version allégée de la G2, avec BOA. Cette La Sportiva G5 et son bandeau jaune a tout de suite convaincu les grimpeurs de cascade, qui y ont trouvé légèreté et chaleur, mobilité de cheville et rigidité de la semelle, les qualités essentielles et parfois contradictoires d’une bonne chaussure hivernale et/ou de cascade de glace.

Alors quid de cette nouvelle mouture, appelée G5 EVO ? Un oeil exercé l’aura remarqué assez rapidement : la (grosse) nouveauté vient de la molette de serrage du système BOA qui n’est plus à l’intérieur de la guêtre mais sur celle-ci à l’extérieur. À la première impression, on se dit qu’il y a sans doute un risque à placer le disque BOA à l’extérieur, non protégé par la guêtre : à l’usage, nous n’avons constaté aucun souci, et n’avons jamais, de facto, fourré notre cheville dans une fissure suffisamment large et profonde pour y coincer la molette BOA. Surtout, l’avantage nous a sauté aux yeux rapidement – et c’est la raison d’être du système BOA, sa rapidité de mise en place et son serrage béton. En l’occurence, pour la marche d’approche en crampons le serrage peut être moyen, tandis que, toujours crampons aux pieds, on serre la molette alors qu’on attaque à grimper. On passe d’un serrage moyen à un serrage fort en un tournemain… c’est vraiment pratique. Quand on vient d’une chaussure comme la Batura de la même marque, la différence est d’autant plus flagrante que la guêtre défendait l’accès à des lacets traditionnels. Bref, même si la question de sa durabilité en cas de chocs répétés dans des pierriers est posée, ce BOA extérieur nous a vraiment satisfait à l’usage. Rapide, efficace, bref, que du bon.

Chaussant, tige et confort

La question d’une chaussure d’alpinisme technique reste souvent entière quand il s’agit du chaussant et du confort. Grosso modo, plus le chaussant est fin au niveau des orteils, plus on a froid, et plus le chaussant est près du pied au niveau général, moins c’est confortable. Ce n’est pas le cas avec cette G5 EVO. D’une part, le chaussant est précis, mais La Sportiva a visiblement travaillé la « toe box », la place pour les orteils est en effet suffisamment généreuse, plus généreuse en tous cas que les modèles précédents à pointure égale que nous avons chaussé pendant des années. C’est donc une agréable surprise : en cascade, c’est une chaussure chaude.

Pour autant, en alpinisme de début d’été, pas de souci non plus, même si ce n’est pas le programme de la chaussure. En l’occurence, des soucis de confort m’ont conduit à l’adopter pour une traversée du Weissmies par l’arête nord, une course AD+ principalement rocheuse où les passages de IV sont en dalle, et le rocher pas spécialement adhérent. Et bien la G5 Evo donne satisfaction, même dans cette configuration à laquelle elle n’est pas destinée. C’est une chaussure précise quand on l’utilise même sans crampons. Avec crampons, le débord avant est « rentrant » donc pas de perte de sensations ni d’impression d’être perché sur ses pointes, en mixte ou en glace. Tout bon de ce côté-là.

L’utilisation et l’impression de facilité est renforcée par une mobilité de cheville importante : le système intérieur se ferme en portefeuille avec une boucle à crochets (+ scratch) qui « tient » le câble du BOA. Seul souci rencontré : malgré une vraie impression de confort (la chaussure est une pantoufle), la fermeture intérieure en portefeuille ne protège pas assez le devant du tibia, que l’on a dû protéger avec du Compeed pour enchaîner deux courses, alors que l’espace au talon a permis de protéger ceux-ci (bien qu’ils soient déformés par la pratique). Est-ce qu’un languette traditionnelle serait plus protectrice ? Sans doute. Néanmoins, ce choix peut-être dicté par le système BOA est un peu pénalisant pour le confort « de marche » et pour ceux dont la jambe est forte au niveau du bas tibia.

Enfin nous avons apprécié la guêtre intégrée à la fabrication particulièrement soignée, et qui protège tout à fait des incursions d’eau. À noter que la G5 EVO est équipée de la membrane Gore Tex haut de gamme Infinium Thermium, pour une protection maximale à l’eau.

VERDICT

En résumé, cette La Sportiva G5 EVO est une machine pour la glace, mais aussi pour l’alpinisme, hivernal ou non, en mixte, neige, mais aussi rocher ou sa légèreté et sa mobilité en cheville font merveille. Seul point perfectible, la fermeture intérieure en portefeuille n’offre pas la protection du tibia espéré. La G5 EVO reste néanmoins un modèle haut de gamme, léger et chaud, globalement confortable et très précis, que l’on peut recommander sans hésiter. Pas encore dispo dans les shops, la G5 Evo devrait sortir à l’automne.

Caractéristiques techniques

POIDS 850 g la chaussure en taille 42 SYSTEME BOA Fit System disque M3 + lacet SS2 PRIX PUBLIC : 629 €  TERRAIN DE PREDILECTION : alpinisme et glace

Test LaSportiva G5 Evo sur l’arête N du Weissmies, 4017 m. ©L. Cariou

G5 EVO, la molette de serrage BOA est à l’extérieur.

Le sytème de fermeture, intérieur, en portefeuille. Ici bien visible, le crochet qui assure la fermeture du système BOA, et la protection « eau » de la guêtre, à l’intérieur, au niveau du cou de pied.