Année off, mais dans le sens de projets sans dossard. Absent du circuit de ski alpinisme, il a finit son hiver sur les skis par une énorme sortie de plus de 21 heures et un peu moins de 10k de dénivelé, en reliant 7 sommets de Romsdal. Au printemps, l’hispano-catalan-norvégien s’est envolé, direction l’Himalaya et l’Everest, dont il voulait tenter l’ascension par la voie ouverte six décennies auparavant par Hornbein et Unsoeld, côté arête ouest. L’itinéraire de 63 n’a été répété qu’une fois. La tentative en solitaire de Kilian s’est soldée par un échec vers 8000 mètres et une belle frayeur dans sa redescente, avec une avalanche qui lui a endommagé quelques côtes. C’est le second but que se prend Jornet après une précédente expé en 2019, toujours en solo, sur la voie polonaise de 1980.
De retour en Europe, le plus grand traileur de tous les temps fut handicapé pendant l’été par une blessure qui l’empêcha de s’aligner sur Sierre Zinal et l’UTMB. Visiblement frustré, c’est tout juste remis qu’il se dirigea vers les Pyrénées de son enfance pour accomplir un projet aux chiffres fous : 155 heures, 8 jours, 43k de dénivelé. N’essayez pas de comprendre ou de vous figurer la chose, à ce stade on est dans de l’art abstrait. Kilian reste Kilian.
En ce début d’année, il crée un tremblement de terre dans le milieu du trail, en appelant à une forme de boycott de l’UTMB, dans un message conjoint avec Zach Miller. Réponse de l’UTMB, réponse de Jornet. Le séisme est finalement très policé. Il faudra suivre les éventuelles répercussions, s’il y en a.
On attend quand même Kiki sur une belle course en 2024, pour rappeler aux traileurs qui est le GOAT ? Voire sur la Pierra Menta, oserait-on rêver ?