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Droit de réponse de l’ENSA à notre article sur son refus d’accueillir des grimpeurs palestiniens

C’est une affaire qui a beaucoup ému la communauté montagnarde et bien au-delà : dans un article daté du 22 avril Alpine Mag révélait que l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) avait refusé d’accueillir une délégation de grimpeurs palestiniens. Nous avons exposé les raisons invoquées par l’organisme public après l’avoir contacté (contrairement à ce qui est prétendu ci-dessous), notamment en recueillant par téléphone les propos du chef du département alpinisme, François Marsigny. C’est par la voix de Manuel Brissaud, directeur général de l’Ecole nationale des sports de montagne (ENSM, dont dépend l’ENSA) qu’un droit de réponse nous a été demandé. Le voici en intégralité et en accès libre.

L’article de presse intitulé : « Comment l’ENSA a refusé d’accueillir une délégation de grimpeurs palestiniens » comporte des erreurs importantes. Certaines informations figurant dans cet article du 22 avril 2025, qu’il s’agisse d’intentions prêtées à l’établissement ou de propos attribués à des personnels, sont soit partielles soit erronées. 

L’ENSA est un établissement public d’Etat relevant de la tutelle du ministère chargé des sports, mobilisé principalement sur la formation des professionnels de l’alpinisme, du ski alpin et du vol libre. Ses personnels sont soumis, comme tous les agents publics, à des obligations, notamment de discrétion professionnelle, de loyauté, de neutralité. 

Il revient à cette école nationale d’utiliser au mieux les moyens publics pour mener à bien les missions qui lui sont assignées. Ses responsables doivent donc prioriser avec justesse les actions en tenant notamment compte des dimensions de sécurité des pratiques dans un environnement spécifique, du volume global d’activité à déployer, des moyens mobilisables et des équilibres budgétaires à trouver. 

L’ENSA développe aussi depuis très longtemps des projets de dimension internationale. Ainsi, les nombreuses demandes d’organismes étrangers font l’objet d’une étude attentive, tant sur le plan de la pertinence que sur celui du coût pour l’école, de l’intérêt pour l’Etat et de développements potentiels ultérieurs. 

L’école a examiné, à l’été 2024, un projet d’organisation d’une conférence dans ses murs autour du film « Resistance Climbing ». Ce projet, articulé autour de la thématique de la pratique de l’escalade dans un contexte de conflit, avait alors été validé. 

Il a été constaté que ce nouveau projet
présentait de nombreuses insuffisances

Par la suite, le contour de ce projet a significativement évolué fin 2024, passant d’une conférence à un accueil de grimpeurs palestiniens à l’ENSA, sans que la direction de l’établissement n’en ait été officiellement informée. Une réunion a donc eu lieu le 13 février 2025 pour analyser cette nouvelle perspective. 

Il a été constaté que ce nouveau projet présentait de nombreuses insuffisances : financements, participation de l’ENSA, déroulé du séjour, besoins en encadrement, partenariats divers, et sécurisation du séjour. 

Sur ce dernier point, et en raison de l’actualité du conflit israélo-palestinien, la question de la sécurité de la délégation palestinienne et, plus largement, des agents et usagers de l’école devait être prise en compte. 

la question de la sécurité de la délégation palestinienne
et, plus largement, des agents et usagers de l’école
devait être prise en compte

A aucun moment il n’a été question de « grimpeurs juifs » au cours de cette réunion. Il a d’ailleurs été réaffirmé le principe de neutralité qui s’impose à tous les agents publics et prestataires de l’ENSA, visant à ne créer aucune discrimination sur le plan politique ou religieux. 

Il a été rappelé que l’État et l’ensemble des collectivités publiques ne doivent ni favoriser, ni discriminer une religion ou un courant de pensée, et que l’accueil d’un groupe mixte composé de grimpeurs palestiniens et israéliens aurait mérité d’être envisagé, avec la volonté de rassembler et de faire vivre le principe constitutionnel français de fraternité. 

Au regard de ces différents éléments et du plan de charge particulièrement important du département alpinisme de l’école, la direction a décidé de ne pas donner suite à cette sollicitation. Elle en a informé très rapidement le consulat général de France à Jérusalem ainsi que le porteur du projet. 

La direction de l’ENSA déplore qu’aucun contact n’ait été pris avec elle avant la parution de cet article, contact qui aurait permis d’apporter des compléments et d’éviter les erreurs qui y figurent. 

Elle se réserve le droit de poursuivre en justice tous les auteurs d’actes diffamatoires ou calomnieux qui viseraient à porter atteinte à l’image de l’école ou à la réputation de ses agents. 

 

Le directeur général de l’ENSM, 
Manuel BRISSAUD