fbpx

Conscience, la série, EP. 1 : Une vision différente de la performance

Gaetan Gaudissard au Mont Brûlé ©Jocelyn Chavy

Alexandre Chambet a réalisé le film Conscience  dans lequel on suit Gaëtan Gaudissard et ses amis dans leur réadaptation de leur consommation de la montagne. La fine équipe est de retour avec le premier épisode d’une série soutenue par le Fodacim, série dans laquelle ils redéfinissent leur imaginaire du ski, interpellent sur l’avenir du freeride pour changer les codes de la pratique. N’hésitez pas à lire notre interview de Victor et Gaëtan à ce sujet. Nous avons également posé quelques questions à Alexandre Chambet, le réalisateur, sur ce nouveau projet.

Quel thème traite ce premier épisode ?

Alexandre Chambet : Le premier épisode se déroule au Mont Brûlé, à Arolla. Comme Gaëtan aime skier des montagnes raides, et les skier vite, c’était parfait. Gaëtan [Gaudissard] et Victor [Galuchot] sont partis à la rencontre de Mathieu Schaer, snowboardeur professionnel et météorologue. On aborde leurs visions de la performance en ski de freeride, et comment elles ont évolué avec le temps.

Aussi, on part du principe que pour qu’un message soit entendu et crédible, il faut que la performance soit aussi crédible. Une belle réal’, une grosse perf’, une belle montagne, tout ce que tu veux, le message va être encore mieux accompagné grâce à ça. Enfin, tout ça c’est aussi une excuse pour faire des grosses descentes. 

Alex Chambet ©JC

Comment s’est passé le tournage ?

Alexandre : On a passé trois jours là-bas, dans la cabane des Bouquetins, au-dessus d’Arolla, en Suisse, que l’équipe a rejoint en train plus bus. C’est magnifique, on a eu de la belle neige et une belle météo, c’était beau. [ Jocelyn Chavy, de la rédaction d’Alpine Mag, a tourné les images de la descente du mont Brûlé en drone, ndlr]

Ensuite, pour un épisode sur le climat et ses conséquences très directes sur les glaciers, les rivières et les populations, on est allé à la Jungfrau avec Mathieu Schaer. C’est un peu l’aiguille du Midi locale, tu montes en train à 3 600 mètres d’altitude depuis Genève, puis tu es dans un bassin glaciaire avec des 4000 : l’Eiger, la Jungfrau, etc. Pendant trois jours, on a ridé des belles pentes, fin printemps dernier.

Mathieu Schaer est un super intervenant parce qu’il est météorologue chez Météo Suisse, donc on a bossé avec eux pour avoir toutes les données nécessaires. Cette approche très scientifique est parfaite parce que le but de la série est d’amener des solutions concrètes, des nouvelles données, une vérité scientifique, et d’aller au-delà des réflexions et modes de pensées qu’on retrouve dans notre film.

Pour qu’un message soit entendu et crédible, il faut que la performance aussi
soit crédible.

Que pouvons-nous attendre des épisodes suivants ?

Alexandre Chambet : On a rencontré Paul Bonhomme pour parler de sa dualité et ses contradictions en tant que guide et athlète. A l’arête à Marion (Aravis), on a discuté de sa manière de penser, que j’aime bien, de l’aventure, de l’himalayisme… On va mettre les contradictions en avant parce que c’est super intéressant. Je pense qu’il y a plein d’athlètes qui se disent aujourd’hui qu’ils sont plein de contradictions et on veut leur dire qu’ils peuvent encore changer s’ils en ont l’envie. Tout le monde a ses contradictions, Gaëtan et moi les premiers. On peut encore faire mieux, comme on peut.

Xavier Thévenard sera le protagoniste d’un épisode dans le jura, avec du ski de fond. Gaëtan doit d’ailleurs se mettre au ski de fond avant le tournage… On va parler du projet de maison que Xavier est en train de construire tout seul, de sa pensée écolo, de son regard sur le trail, de l’industrie, des compétitions. On aura aussi François D’Haene sur la saisonnalité du sport !

Et comment financez-vous cela ?

Alexandre Chambet : Salomon a soutenu les quatre premiers épisodes avec un budget pur, et Protect Our Winters nous accompagne sur les projections, nous donne des conseils tout au long du processus, … Pour les épisodes suivants, on cherche d’autres sponsors qui soient en accord avec nos valeurs, parce que c’est politique de s’engager là-dedans, c’est un peu glissant et ils doivent accepter cela.

CONSCIENCE, LA SÉRIE : ÉPISODE 1