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Conrad Anker, l’inoxydable

Conrad Anker, février 2022. ©Ulysse Lefebvre

Conrad Anker a eu une vie incroyable. Et il n’est pas prêt de s’arrêter.
A presque 60 ans, l’américain est le personnage d’une histoire tellement intense que même Hollywood aurait du mal à y croire.

Elle fut aventureuse lorsqu’il était un jeune prodige de l’alpinisme grimpant aux quatre coins du monde dans les années 1990, dernière grande époque des expéditions sponsorisées.

Sa vie intime est des plus romanesques

Tragique, elle le fut aussi lorsqu’il perdit son meilleur ami Alex Lowe dans une avalanche au Shishapangma (Tibet), y réchappant lui-même miraculeusement. Il retrouvera son corps 16 ans plus tard, libéré par la montagne. Il perdit aussi d’autres amis, trop de compagnons de cordée, comme dernièrement David Lama dont il était le mentor.

Sa vie intime est aussi des plus romanesques, lui qui bouscula les codes, parfois obsolètes, de la famille au XXIe siècle en épousant la veuve de son meilleur ami, en adoptant ses trois enfants et en tissant un cocon familial étonnant, fondé sur un amour aussi inhabituel que puissant. Une histoire en ce moment à l’écran dans le film Mon père (sur Disney+).

c’est encore lui qui découvre
en 1999
le corps de Mallory

Malgré tout cela, jamais il ne remit en cause sa passion pour la montagne. Toujours il y retourna, même très haut, même avec un engagement à faire pâlir les bons pères de famille, comme au Meru en 2011. Ces jours-ci, à l’occasion de l’Arctic Ice Festival en Norvège, il grimpait des voies de mixte et de glace de haute volée avec Jeff Mercier. Solide.

En prenant du recul vers l’histoire majuscule, c’est encore lui qui découvre en 1999 le corps de Mallory, pris dans les glaces de l’Everest depuis l’expédition de 1924.

Conrad Anker devant Le sommet des Dieux. ©Ulysse Lefebvre

Hier soir justement, nous avons regardé Le Sommet des Dieux avec Conrad Anker, soirée ciné improvisée et en petit comité, au dernier jour du festival.
Le film d’animation évoque, entre autres, l’ascension puis la disparition de Mallory et Irvine. Conrad ne l’avait pas encore vu. Il trépignait en annonçant la « movie night »  dans les couloirs de l’auberge.

 

Plantez-vous souvent
les crampons en chanson ?

La veille, c’est lui aussi qui mettait l’animation sur le site d’initiation à la cascade de glace avec son enceinte et sa musique entraînante. Plantez-vous souvent les crampons en chanson ?
Et que dire de sa présentation, lorsqu’il se fait « speaker » retraçant les grandes lignes de sa longue carrière, avec un enthousiasme de la première heure ?

Un bon alpiniste est un vieil alpiniste dit l’adage. A voir, à écouter, à observer Conrad Anker, on se dit surtout que « le meilleur alpiniste est celui qui prend le plus de plaisir » comme disait Alex Lowe.
Pas avare de son fun, Conrad fait de tous ceux qui le côtoient de meilleurs alpinistes, avant même de grimper. Serait-ce le secret de Monsieur Anker ?