Louis Didelle est parti à pied, début septembre, pour une traversée des Pyrénées en solitaire. De cette longue marche sont nés des poèmes qui racontent la solitude, les saisons qui passent, la faim, le mouvement, la montagne, l’océan. Une traversée d’un mois et demi résumée en 7 étapes et autant de poèmes de Banyuls-sur-mer à Hendaye. Cinquième étape de son carnet de voyage. Le transfert !
Pour les Hautes Pyrénées, c’était décidé, c’était la HRP. La haute traversée pour rester haut, entouré de pierres. Ces pierres sages qui attendent la neige, le vent et la pluie pour changer de paysage, ou peut-être le marcheur qui les fait glisser et les déplace plus loin à l’ouest. Depuis Banyuls j’emportais un petit caillou noir que je déposerai à Hendaye. Comme ça. Pour changer son destin tragique de caillou immobile. À force de rester aux balcons à parler aux cailloux, j’avais oublié les métamorphoses que la vie d’en bas propose. Passé le dernier haut col, je descendais dans un nouveau décor.
Je l’ai d’abord entendu :
Dans le brame du cerf qui fait gargouiller le ventre de la montagne,
au son des cloches du bétails qui descend,
dans la voix pleine de nostalgie qui maudit le jour qui tombe déjà,
au cri blanc des torrents qui gueulent et degueulent.
Je n’y ai prêté qu’une oreille, une oreille seulement.
L’autre reposait sur ma main qui comme un tuteur soutenait ma tête,
ma tête penchée de rêveur qui veut croire que l’été est une
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