Louis Didelle est parti à pied, début septembre, pour une traversée des Pyrénées en solitaire. De cette longue marche sont nés des poèmes qui racontent la solitude, les saisons qui passent, la faim, le mouvement, la montagne, l’océan. Une traversée d’un mois et demi résumée en 7 étapes et autant de poèmes de Banyuls-sur-mer à Hendaye. Sixième étape de son carnet de voyage. Illusion !
Le Pays Basque est le coin de France avec la plus haute pluviométrie. Je l’apprends. Passé la frontière, je le vis. Le découpage administratif de la France est météorologique. C’est fort. Tous les jours je marche dans des ruisseaux, je crée des barrages pour enjamber les rivières, je patauge dans la boue. Je ne m’entends plus penser. C’est le torrent qui dicte tout. C’est le vallon qui gronde.
Il pleut sur le paysage.
Il pleut à grosse gouttes,
au goût de rage
et de dégoût.
Il est dit que,
c’est d’une goutte que déborde le vase.
Ainsi, c’est d’une goutte que déborda le paysage.
La pluie envoyait sur les flancs de la montagne
ses missionnaires pour prêcher la bonne parole.
Pour bêcher la grogne rigole.
Les ruisselets, espions du bas,
partout s’infiltraient.
Serpents fomenteurs de mensonges,
receleurs de faux songes,
ils scellaient des alliances
et semaient les semences de la sécession.
C’était la révolte du vallon !
En bas ça dégueulait de rage,
l’écume à la bouche.
Ça gueulait à l’abolition des privilèges,
aux changements de position,
à la fin des boulons.
La montagne,
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