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La Belle Étoile : un concentré de ski-alpinisme, palmarès et récit en images

Sur les arêtes de la Belle Étoile 2024 ©Jocelyn Chavy

Les italiens la surnomment piccola Pierra, la petite soeur de la Pierra Menta. Même format par équipe sur deux jours (au lieu de quatre pour la course arêchoise), et surtout même esprit. En Isère, le coeur du ski-alpinisme bat ici, aux Sept-Laux, aussi fort qu’ailleurs, avec ce mélange de capacité aérobie et de technique alpine. Des qualités qui font l’essence d’un ski-alpinisme loin du formatage ISMF, et qui sont celles des équipes vainqueurs : Xavier Gachet et l’italien William Boffelli chez les hommes, Marie Pollet-Villard et Laurie Renoton chez les femmes. 

On l’oublie parfois quand on regarde les images des nouveaux formats de la fédération internationale, mais le ski-alpinisme tire ses origines de l’activité en montagne. Soit un mélange de ski et d’alpinisme : ici à la Belle Étoile comme pour la Pierra Menta, ou d’autres courses comme la Mezzalama ou le Tour du Rutor, les qualités requises sont celles de savoir se déplacer en crampons sur des arêtes effilées, où à skis sur des descentes parfois abruptes. C’était déjà le cas sur ce premier jour de course, ça l’a été le deuxième.

Lever de soleil sur le Grand Pic de Belledonne. ©JC

Gachet (à droite) et Boffelli. ©JC

Samuel Equy dans un pas raide ©JC

©JC

Katie Schide ©JC

Ludovic Pommeret ©JC

Cette 22ème édition a donné d’ailleurs aussi mal à la tête aux organisateurs, que mal aux cuissots aux participants. Vendredi soir, la direction de course, en la personne de François Neyron, accueillait avec bonheur les coureurs non sans inquiétude :  » au vu des conditions de neige, très dure, nous avons hésité à maintenir la course.« 

Il faut croire que les skieurs de la Belle Étoile ont su gérer cette neige, puisque si quelques chutes ont provoqué des brûlures (et une jambe abîmée qui a nécessité un secours samedi) l’ensemble de la course a pu se dérouler sans accroc. Un vrai pari que cette Belle Étoile 2024, malgré cette neige vraiment délicate à skier, tellement une couche de regel après une période humide la rend dure.

Un beau pari que ces deux jours de parcours sur les arêtes et les pentes autour de la Dent du Pra, de Bédina et bien sûr de pic de la Belle Étoile qui a vu les équipes et 400 coureurs s’affronter sur plus de 5000 mètres de dénivelé au total.

À ce jeu très technique il fallait être fort, très fort, en montée comme en descente. Les arêtes sont très bien tracées et certaines portions sont équipées de corde, mais crampons et pied alpin obligatoires : on a vu un coureur zipper dans une traversée finir pendu sur ses longes de via ferrata. Merci la corde fixe ! À ce jeu-là deux équipes masculines étaient clairement venues pour gagner. Et il n’en reste qu’une sur la plus haute marche : l’arêchois Xavier Gachet et l’italien William Boffelli. Ils ont mené un mano à mano spectaculaire avec l’équipe formée de Samuel Equy et Mathéo Jacquemoud, qui ont maintenu la pression sans arriver à s’imposer.

Dimanche, la deuxième étape, sur l’arête de la Dent du Pra à dix heures du matin, avec déjà pas loin de deux mille mètres dans les jambes, l’écart n’est que de quelques secondes entre les deux équipes. Au final Samuel et Mathéo gagnent l’étape, mais Gachet et Boffelli remportent l’épreuve en jouant la sécurité dans les descentes, avec moins d’une minute d’écart au final sur les deux jours.

Laurie Renoton dans un des passages raides de la Dent du Pra.

Chez les femmes, l’écart est plus grand de quelques minutes mais la bataille fut rude, entre deux équipes. Celle de Laurie Renoton et Marie Pollet-Villard s’impose devant l’américaine Katie Schide et Julie Roux. Toutes et tous ont en les tous cas fourni un surperbe effort dans ces conditions, simples sur le papier avec un grand ciel bleu, mais très délicates sur le terrain. Le PGHM avait d’ailleurs délivré sur les réseaux un message de prudence face à ces conditions de neige béton.

Lors du repas suivi de la remise des prix, plusieurs coureurs et coureuses nous ont confié avoir parfois mis un bémol à leur rythme en descente pour priviligier la sécurité, perdre quelques secondes plutôt que de risquer la chute sur cette neige qui ne pardonne pas. Un choix qui est plus que raisonnable, au vu des performances étonnantes réalisées sur ce type de format : 2h30 de course pour les premiers, le double pour les derniers, pour 2500 m de D+.

Moment sympathique inauguré cette année : la remise des prix des meilleures remontada ! Soit la meilleure remontée au classement général entre J1 et J2, un joli classement qui fait fi des niveaux au profit du fun, dont une spectaculaire +33 places pour l’une des équipes masculines !

Au final, la Belle Étoile a tenu ses promesses : celles de proposer un concentré de ski-alpinisme sur deux journées magnifiques.

 

Le podium final de La Belle Étoile 2024 : William Boffelli, Xavier Gachet, Marie Pollet-Villard et Laurie Renoton. 

Podiums

Classement général Belle Étoile 2024

1. GACHET Xavier / BOFFELLI William (5:20:27)
2. JACQUEMOUD Mathéo / EQUY Samuel (5:21:12)
3. GRANGIER Germain / CLARYS Valentin (6:07:14)
1. RENOTON Laurie / POLLET-VILLARD Marie (7:44:49)
2. SCHIDE Katie / ROUX Julie (7:47:41)
3. DESJACQUES Anne-lise / BRUSSOZ Sonia (8:25:15)

 Tous les résultats ici

Alpine Mag est partenaire de la Belle Étoile.