Dans les Aravis, le refuge de la Pointe Percée – Gramusset a fait peau neuve. Les conditions météorologiques de la mi-mars nous ont permis de chausser les skis de rando et s’y aventurer. Col des Annes, col des Verts, pointe de Chombas… il y a de quoi cumuler les dénivelés ! Tour d’horizon de ce coin de paradis aravistique.
De cet hiver particulier, peu de jours ont permis aux férus de ski de rando d’aller s’aventurer dans les montagnes. Après deux jours neigeux à la mi-mars, on prend notre matériel et on file dans les Aravis pour profiter de ces bonnes conditions – bien que trop chaudes pour la période – tant qu’elles durent. Notre point de chute : le refuge de la Pointe Percée – Gramusset (2164 m), fraîchement rénové, agrandi, repensé pour accueillir une cinquantaine de personnes.
Un fois garés au Grand Bornand (en covoiturage !), on prend les bulles et on enchaîne quelques pistes du domaine skiable avant de s’aventurer dans des chemins hors pistes, la neige ne s’étant pas posée suffisamment bas pour commencer skis (et peaux) aux pieds.
L’ancien refuge « petit, mal isolé, avec comme seules ouvertures des meurtrières orientées plein nord » a laissé place à un nouveau bâtiment béton – bois aux grandes fenêtres. Les travaux, financés pour un tiers par la FFCAM, ont permis d’ouvrir ce refuge en hiver. L’essor du ski de randonnée, le nouveau confort du lieu et l’effet nouveauté ont joué et remplissent ce nouveau havre de paix.
À la mi-mars, chanceux, nous avons pu profiter d’une neige fraîchement tombée pour découvrir les alentours. Cap donc sur ce refuge de la Pointe Percée – Gramusset en passant par le col des Annes (1722 m). Mais on reste toujours à l’affût : une coulée de neige témoigne d’une avalanche récente… et qui coupe la trace de ski de rando que nous pensions emprunter. Qu’à cela ne tienne, le petit groupe se concerte avec l’aide du guide Xavier Cailhol, et décide de descendre de quelques mètres pour faire sa trace plus loin, quitte à rallonger la sortie. La sécurité avant tout !
Le petit groupe se concerte et rallonge sa sortie
pour éviter un risque d’avalanche
et assurer sa sécurité
Environ 800 mètres de dénivelé positif suffiront à atteindre le refuge, entre-aperçu durant l’ascension. On y rencontre Christian Corneloup, gardien du refuge pour le mois de mars à cause de la blessure de la gardienne habituelle, Pauline Muller. Le matin même, il est parti faire sa trace sur la gauche du col des Verts. « C’était donc lui qu’on a vu depuis en bas« , nous disons-nous, envieux et impatients de faire de même le lendemain matin.
Pour les plus motivés, les 800 mètres de dénivelé et la petite descente du matin n’ont pas suffit. En route pour le col des Verts (2499 m) depuis le refuge, pour une poussée en ski de rando d’environ 350 mètres de D+. La neige est très bonne, la lumière commence à décroître et, même depuis l’intérieur du refuge, on peut profiter de vues imprenables sur les montagnes avoisinantes.
on se couvre d’une couette qui ne gratte pas
détail qui a son importance
Toujours très agréable de profiter d’une dernière belle descente (avec vue !) juste avant de savourer un apéro… avec vue, lui aussi, sur la chaîne du Bargy et le Pic du Jalouvre.
Robin Marquis, compagnon de la gardienne et gardien de refuge lui-même, nous a rejoint pour la soirée. Il nous raconte l’histoire du refuge et ses rénovations, et nous aiguille pour nos aventures du lendemain. Le refuge est en effet le point de départ de nombreux itinéraires de ski de randonnée, de randonnée pédestre (et de trail !) en été, de voies d’accès au sommet de la Pointe Percée (2752 m et point culminant de la chaîne des Aravis), de voies d’escalade…
Situé à 2164 mètres d’altitude, sur la commune du Grand-Bornand (Haute-Savoie), dans un environnement très minéral, on y mange produits locaux et/ou bio, faits maison (mention spéciale au crumble aux pommes et fruits rouges de Christian) et on dort (très bien) dans des dortoirs de 8 places environ. On sort son sac à viande du sac et on se couvre d’une couette qui ne gratte pas – détail qui a son importance.
On repart Après de superbes descentes
Et un repas bien savouré
Les quelques derniers mètres pour atteindre le col des Verts se font les skis sur le sac à dos. Les crampons peuvent, selon les conditions, être nécessaires. ©Zoé Charef
Refuge de la Pointe Percée – Gramusset
Accessibilité
Le refuge est accessible en transports en commun en se garant au Grand-Bornand puis en prenant la navette G jusqu’au terminus ou jusqu’à l’Auberge nordique – comme nous l’avons fait dans l’autre sens pour retourner au Grand-Bornand. On remonte la route jusqu’au parking des Troncs, puis possiblement sur le sentier en fonction des conditions.
Possible également depuis La Clusaz pour atteindre le parking des Confins en prenant la navette jusqu’à son terminus (les Confins).
Itinéraires de ski de rando
Depuis le refuge : le col des Verts (2499 m), la pointe Percée (2750 m), la pointe de Chombas (2468 m), la pointe de la Carmélite (2477 m), le col des Annes (1722 m), … Et pour les aventures plus longues, le Mont Charvet (2538 m) et la pointe d’Areu (2 478 m).
Quand les conditions le permettent, le refuge est un bon point de chute pour les sessions d’escalade. La paroi de Gramusset (calcaire ultra compact, orientation sud-ouest), adossée à la pointe percée, permet d’évoluer en couenne ou en grandes voies, du 5c au 7b.
Infos pratiques
Le refuge dispose de la marque « Refuges en famille » et est ouvert en hiver jusqu’au premier week-end d’avril inclus, et en été de juin à septembre. Apportez votre tupperware si vous comptez prendre un pique-nique, la gardienne mettant un point d’honneur à réduire les déchets et à avoir un impact environnemental le plus petit possible.