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La Pointe Percée, Aravis. ©Eric Delaperrière

Refuge de la Pointe Percée – Gramusset : ski de rando dans les Aravis

Une nuit en refuge

Dans les Aravis, le refuge de la Pointe Percée – Gramusset a fait peau neuve. Les conditions météorologiques de la mi-mars nous ont permis de chausser les skis de rando et s’y aventurer. Col des Annes, col des Verts, pointe de Chombas… il y a de quoi cumuler les dénivelés ! Tour d’horizon de ce coin de paradis aravistique.

De cet hiver particulier, peu de jours ont permis aux férus de ski de rando d’aller s’aventurer dans les montagnes. Après deux jours neigeux à la mi-mars, on prend notre matériel et on file dans les Aravis pour profiter de ces bonnes conditions – bien que trop chaudes pour la période – tant qu’elles durent. Notre point de chute : le refuge de la Pointe Percée – Gramusset (2164 m), fraîchement rénové, agrandi, repensé pour accueillir une cinquantaine de personnes.

Un fois garés au Grand Bornand (en covoiturage !), on prend les bulles et on enchaîne quelques pistes du domaine skiable avant de s’aventurer dans des chemins hors pistes, la neige ne s’étant pas posée suffisamment bas pour commencer skis (et peaux) aux pieds.

Le refuge de la Pointe Percée – Gramusset, dans les Aravis, mi-mars 2023. ©Éric Delaperrière

L’ancien refuge « petit, mal isolé, avec comme seules ouvertures des meurtrières orientées plein nord » a laissé place à un nouveau bâtiment béton – bois aux grandes fenêtres. Les travaux, financés pour un tiers par la FFCAM, ont permis d’ouvrir ce refuge en hiver. L’essor du ski de randonnée, le nouveau confort du lieu et l’effet nouveauté ont joué et remplissent ce nouveau havre de paix.

À la mi-mars, chanceux, nous avons pu profiter d’une neige fraîchement tombée pour découvrir les alentours. Cap donc sur ce refuge de la Pointe Percée – Gramusset en passant par le col des Annes (1722 m). Mais on reste toujours à l’affût : une coulée de neige témoigne d’une avalanche récente… et qui coupe la trace de ski de rando que nous pensions emprunter. Qu’à cela ne tienne, le petit groupe se concerte avec l’aide du guide Xavier Cailhol, et décide de descendre de quelques mètres pour faire sa trace plus loin, quitte à rallonger la sortie. La sécurité avant tout !

Le petit groupe se concerte et rallonge sa sortie
pour éviter un risque d’avalanche
et assurer sa sécurité

Sortir du domaine skiable pour aller explorer les Aravis… ©Éric Delaperrière

… et admirer la pointe Percée. ©Éric Delaperrière

Environ 800 mètres de dénivelé positif suffiront à atteindre le refuge, entre-aperçu durant l’ascension. On y rencontre Christian Corneloup, gardien du refuge pour le mois de mars à cause de la blessure de la gardienne habituelle, Pauline Muller. Le matin même, il est parti faire sa trace sur la gauche du col des Verts. « C’était donc lui qu’on a vu depuis en bas« , nous disons-nous, envieux et impatients de faire de même le lendemain matin. 

Pour les plus motivés, les 800 mètres de dénivelé et la petite descente du matin n’ont pas suffit. En route pour le col des Verts (2499 m) depuis le refuge, pour une poussée en ski de rando d’environ 350 mètres de D+. La neige est très bonne, la lumière commence à décroître et, même depuis l’intérieur du refuge, on peut profiter de vues imprenables sur les montagnes avoisinantes. 

on se couvre d’une couette qui ne gratte pas
détail qui a son importance

Toujours très agréable de profiter d’une dernière belle descente (avec vue !) juste avant de savourer un apéro… avec vue, lui aussi, sur la chaîne du Bargy et le Pic du Jalouvre.

Robin Marquis, compagnon de la gardienne et gardien de refuge lui-même, nous a rejoint pour la soirée. Il nous raconte l’histoire du refuge et ses rénovations, et nous aiguille pour nos aventures du lendemain. Le refuge est en effet le point de départ de nombreux itinéraires de ski de randonnée, de randonnée pédestre (et de trail !) en été, de voies d’accès au sommet de la Pointe Percée (2752 m et point culminant de la chaîne des Aravis), de voies d’escalade…

Situé à 2164 mètres d’altitude, sur la commune du Grand-Bornand (Haute-Savoie), dans un environnement très minéral, on y mange produits locaux et/ou bio, faits maison (mention spéciale au crumble aux pommes et fruits rouges de Christian) et on dort (très bien) dans des dortoirs de 8 places environ. On sort son sac à viande du sac et on se couvre d’une couette qui ne gratte pas – détail qui a son importance.

Un terrain de jeu grandeur nature, ou la chance de pouvoir faire sa trace, en fin de journée. ©Éric Delaperrière

Vue depuis la terrasse du refuge, après une bonne virée en ski de rando. ©Éric Delaperrière

©Zoé Charef

On repart Après de superbes descentes 
Et un repas bien savouré

Le lendemain matin, le réveil sonne tôt pour pouvoir profiter des bonnes conditions avant que la chaleur ne transforme tout. Mais même à 7 h 30 à plus de 2000 mètres d’altitude, il ne fait pas vraiment froid.
Le groupe se scinde en deux équipes : direction le col des Verts pour l’une, la pointe de Chombas (2468 m) pour l’autre. Rendez-vous à midi au refuge, et entre temps, faites autant de dénivelé que vous voulez !
Après des superbes descentes à environ 30° et un repas bien savouré, on repart. La neige s’est déjà alourdie et nous redescendons à ski le plus bas possible. Une fois le ruisseau traversé plus ou moins gracieusement sur les skis, on les attache au sac à dos et on continue la descente en chaussures de ski dans des sentiers de terre qui sentent déjà le printemps. Une navette nous ramènera du secteur de ski nordique/l’Auberge nordique au Grand-Bornand.
On se souviendra de cette bambée fortement ensoleillée, avec une neige très agréable à rider et un refuge accueillant, confortable… où l’on mange et dort très bien, entre deux parties de jeux de société et de lecture de livres de montagne mis à disposition dans le coin salon !

Les quelques derniers mètres pour atteindre le col des Verts se font les skis sur le sac à dos. Les crampons peuvent, selon les conditions, être nécessaires. ©Zoé Charef

Depuis le col des Verts, la pointe des Verts. ©Zoé Charef

Refuge de la Pointe Percée – Gramusset

Accessibilité

Le refuge est accessible en transports en commun en se garant au Grand-Bornand puis en prenant la navette G jusqu’au terminus ou jusqu’à l’Auberge nordique – comme nous l’avons fait dans l’autre sens pour retourner au Grand-Bornand. On remonte la route jusqu’au parking des Troncs, puis possiblement sur le sentier en fonction des conditions. 
Possible également depuis La Clusaz pour atteindre le parking des Confins en prenant la navette jusqu’à son terminus (les Confins).

Itinéraires de ski de rando

Depuis le refuge : le col des Verts (2499 m), la pointe Percée (2750 m), la pointe de Chombas (2468 m), la pointe de la Carmélite (2477 m), le col des Annes (1722 m), … Et pour les aventures plus longues, le Mont Charvet (2538 m) et la pointe d’Areu (2 478 m).

Quand les conditions le permettent, le refuge est un bon point de chute pour les sessions d’escalade. La paroi de Gramusset (calcaire ultra compact, orientation sud-ouest), adossée à la pointe percée, permet d’évoluer en couenne ou en grandes voies, du 5c au 7b.

Infos pratiques

Le refuge dispose de la marque « Refuges en famille » et est ouvert en hiver jusqu’au premier week-end d’avril inclus, et en été de juin à septembre. Apportez votre tupperware si vous comptez prendre un pique-nique, la gardienne mettant un point d’honneur à réduire les déchets et à avoir un impact environnemental le plus petit possible.

Plus d’informations (réservation, ouverture, événements) sur le site internet dédié.