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Quel matériel dans le sac pour la glace et la goulotte ?

S’il est une discipline pour laquelle il faut être précis dans la préparation du sac, c’est bien la cascade de glace. Pour grimper sur les structures éphémères, il faut avoir chaud mais pas trop, être léger mais pas minimaliste, être précis dans les gestes mais étanche à l’humidité, et bien sûr, ne rien céder sur la sécurité. Petite revue de paquetage d’un sac pour la glace avec le matériel Camp-Cassin.

L‘escalade sur glace, que ce soit en cascade ou en goulotte, est l’une des disciplines alpines les plus exigeantes en termes de préparation. Au-delà de l’aura de l’escalade sur des structures éphémères, presque mystiques, la cascade de glace demande un équipement que l’amateur et le spécialiste devront emporter pour progresser avec confort et sécurité.
Si la broche à glace est l’élément qui vient à l’esprit en premier lieu, il faut aussi réfléchir soigneusement à certains éléments tels que les gants, les crampons ou la doudoune.

Lors des journées d’initiation à la cascade de glace, pour les gagnants du concours photo organisé par Camp-Cassin et Alpine Mag, beaucoup de questions concernaient le matériel à emmener. Sur le site de moulinettes de Notre-Dame-de-la-Gorge, alors que le sirocco embrasait le ciel, Stéphanie Maureau et Didier Angelloz, guides de haute montagne et spécialistes de la cascade, ont prodigué leurs conseils. Voici un condensé de ce qu’ils emmènent dans leur sac pour la cascade de glace.

1. Baudrier Camp Energy CR4. 2. Crampons Cassin Blade Runner. 3. Piolets Cassin X-Dream. 4. Corde Camp Meson 7,7mm 60m. 5. Longe Camp Swing. 6. Leash Camp Gyro. 7. Casque Camp Storm. 8. Sangle Camp Express Ring Dyneema 60 cm. 9. Crochet à lunule Cassin Scorpio. 10. Broche Cassin Rocket Plus. 11. Mousqueton Camp Photo Wire. 12. Système d’assurage Camp Più 2.0 et mousqueton Camp HMS Nitro Lock. 13. Porte-matériel Camp Hub. 14. Broche Cassin Rocket. 15. Dégaine Camp Photon Wire Express Photon KS Dyneema. 16. Mousqueton Camp Core Lock. 17. Gants Camp Gecko Ice Pro. 18. Doudoune Camp Chameleon Dual.

Premiers pas avec les crampons sur le tronc d’accès au site de Notre-Dame de la Gorge. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Que l’on soit débutant ou expert, en tête ou en moulinette, du matériel de qualité est nécessaire en cascade de glace. ©Ulysse Lefebvre

Les crampons : la base !

Les crampons sont le premier élément clé pour la glace. Mais attention : si vous avez déjà des crampons à pointes avant plates, pour la neige, ils ne conviendront pas. En glace, il faut des crampons 12 pointes avec pointes avant verticales. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de crampons modulables, qui peuvent être montés avec une ou deux pointes avant. Avec une seule pointe, la précision est meilleure, particulièrement en mixte, et le point d’appui unique permet de mieux doser ; surtout, la glace éclate moins, et on peut utiliser le trou fait par le piolet quelques secondes plus tôt. A l’inverse, en bi-pointe, la stabilité est meilleure mais la précision est moins bonne, la glace a aussi tendance à plus éclater. Mieux encore, certaines marques innovent en ajoutant deux petites pointes supplémentaires derrière les deux pointes avant, sorte d’appuis complémentaires. C’est un entre-deux intéressant en configuration mono-pointe (on obtient alor un crampon 13 pointes, si vous suivez bien). C’est le cas avec les crampons Blade-Runner de Cassin. En mono-pointe, on grimpe avec précision mais les deux petites pointes complémentaires ajoutent une stabilité en « deuxième rideau », lorsque le talon s’abaisse, en repos. Une belle innovation que ce crampon polyvalent qui peut être utilisé en tout automatique ou semi-automatique. Tout ça pour un poids vraiment intéressant grâce à l’acier Sandvik Nanoflex allégé (moins d’un kilogramme environ selon la taille 1 ou 2 choisie). 

Les crampons Blade Runner de Cassin

©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Les piolets-traction : tout un symbole ! 

S’il est bien un outil emblématique dans la panoplie de l’alpiniste en général et du glaciairiste en particulier, c’est le piolet. Ou plutôt les piolets pour ce qui nous concerne, et traction s’il vous plait ! Ces piolets ont une résistance supérieure aux piolets destinés aux courses de neige (certifiés T, manche et lame).

La lame est résistante mais peut avoir plusieurs profils différents. Orientée glace pure, elle sera plus fine et affutée. Pour le mixte, elle sera plus robuste. Pour le dry (escalade sur rocher uniquement), elle sera ultra résistante. Les piolets actuels permettent de changer de lame selon l’usage du moment.
Le manche est l’un des élément essentiel du piolet. La forme courbe, galbée, permet un angle d’attaque dans la glace plus propice à l’ancrage. C’est aussi un moyen d’avoir la main décalée de la surface de la glace.

Le piolet X-Dream de Cassin

Sa poignée doit être décalée pour la glace mais pas trop, pour ne pas se retrouver en mauvaise posture si la cascade n’est pas extrêmement raide. Surtout, il doit être doté d’un ergot repose-main. Ce petit bout de plastique s’évère essentiel pour décontracter la main et le bras et ne pas « dauber » aux premières difficultés.  Une poignée secondaire est située au-dessus de la principale pour permettre les changements de main. Parfois, un 2e ergot offre même une 3e main encore plus haut.

Les piolets de dry-tooling ont des poignées très déportées et des manches très galbés. Le piolet X-Dream de Cassin est un piolet traction très technique présentant la particularité de pouvoir être positionné dans un angle « mixte » ou « dry » grâce à une inclinaison variable. L’angle de frappe est alors plus ou moins fermé selon la pratique du jour. Sa deuxième poignée est ultra adhérente grâce à son X-grip 2.
Il est livré avec une lame destinée au mixte mais une lame glace et une autre dry, plus spécifiques, sont disponibles également. C’est un piolet haut de gamme et technique qui ravira les plus exigeants.

©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Stéphanie Maureau à la démo, sur le site de Notre-Dame-de-la-Gorge, aux Contamines-Montjoie. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Les broches : modèle traditionnel ou plus léger ? 

Les broches à glace ont beaucoup évolué ces dernières années. Outre les alliages permettant d’alléger l’ensemble, les fabriquants ont insisté aussi sur la qualité des matériaux et de leur revêtement. La broche Rocket de Cassin fait partie de ces broches traditionnelles fiables et pratiques. Avec sa manivelle, son filetage inversé pour une meilleure pénétration et tenue dans la glace, ainsi que son trépan très efficace pour l’amorce, cette broche fait partie des modèles les plus fiables.

Sa petite soeur, nouvelle venue sur le marché, est la Rocket Plus de Cassin. Cette version est fournie avec deux sangles en Dyneema cousues sur l’oeillet. L’une sert au rangement sur le porte-matériel (au plus court), l’autre sert à clipper un mousqueton à fil. Ainsi, plus besoin de dégaines, juste d’un mousqueton simple type Photon Wire de Camp. Le gain de poids n’est pas négligeable. Elle possède aussi un filetage inversé qui améliore son insertion dans la glace et augmente sa résistance en tant qu’ancrage.
Surtout, cette broche Rocket Plus permet au premier de cordée de clipper la broche avant même d’avoir fini de la visser. En effet, la patte de connexion tourne librement sur le tube. On peut donc continuer à visser, une fois la corde clippée et s’éviter une suée en cas de situation inconfortable. Pour le second, cela permet de récupérer la broche sans risque de la perdre puisque celle-ci reste clippée à la corde jusqu’à la fin du dévissage.

L’énorme avantage de ce modèle est enfin d’alléger le poids sans réduire la résistance du tube. La broche reste robuste et peut être utilisée aussi bien en cascade qu’en alpinisme mixte, où l’on risque davantage de cogner la broche sur le rocher.

Broche Rocket de Cassin

Broche Rocket Plus de Cassin

Détail de la broche Rocket de Cassin par le guide Didier Angelloz. ©Ulysse Lefebvre

Les premiers émois d’un tout premier brochage, avec la Rocket Plus. ©Ulysse Lefebvre

Quelle corde pour la glace ?

On privilégie la corde à double pour la cascade. Même si la descente peut se faire en marchant, et en évitant donc les rappels, l’élasticité plus grande d’une corde à double (ou jumelée) par rapport à une corde à simple assure une meilleure absorption des chocs et un impact moindre sur les ancrages (les broches à glace). Les cordes les plus fines (7,7mm par exemple) accentuent encore cette capacité d’allongement et d’absorption du choc lié à la chute.

Il est préférable de choisir une corde ayant subi un traitement imperméabilisant. La corde Meson de Camp par exemple est traitée « Super dry », ce qui évite que l’humidité ne pénètre dans la corde, l’alourdissant et réduisant sa durée de vie. Elle bénéficie d’une force de choc très faible, idéale pour la cascade de glace.

Corde Meson, 7,7mm, full dry de Camp

Il faudra être attentif à l’assurage avec les cordes fines en cascade de glace. En effet, avec des gants, la manipulation est moins précise. La corde a aussi tendance à « filer » plus rapidement dans le systême d’assurage. On pourra combiner le modèle d’assureur Più 2.0 avec une paire de gants chauds et précis tels que les Gecko Ice Pro.

Più 2.0 de Camp

Gants Gecko Ice Pro recto. 

Gants Gecko Ice Pro verso.

En moulinette, on peut grimper avec une corde à simple sans aucun risque. Le Più 2.0 fait aussi le boulot à l’assurage. ©Ulysse Lefebvre

Le casque, évidemment ! 

Que dire à propos du casque, élément de sécurité entré dans les moeurs pour la quasi-totalité de nos activités en montagne (toutes nos activités ?) Le casque en cascade de glace ce n’est pas au cas où. C’est utile à chaque fois ! Et oui : en cascade, les morceaux de glace tombent en permanence sur la tête du grimpeur mais surtout sur celle de l’assureur, même lorsqu’il prend soin de se décaler de l’axe du grimpeur. Alors mieux vaut ne pas lésiner sur la protection de notre précieux chef. Le casque Storm de Camp allie légereté et robustesse avec sa conception « in-moulding ». Il n’en reste pas moins très bien ventilé (oui, on peut aussi avoir des suées en glace !) et ses rembourrages sont amovibles. Il existe en deux tailles pour s’adapter à toutes les têtes !

Le casque en cascade de glace,
ce n’est pas au cas où.
C’est utile à chaque fois !

Casque Storm de Camp.

Et quand la glace vient à manquer, ce sont les pierres qui peuvent tomber ! ©Ulysse Lefebvre

Et toutes ces petites choses qui comptent…

  • Un baudrier avec un bon système de rangement c’est bien ! En glace, il faut pouvoir accéder à son matériel sans traîner. Mieux vaut que tout soit bien rangé ! Le baudrier Energy CR4 de Camp brille par sa polyvalence.

  • N’oubliez pas d’ajouter un ou deux porte-matériel comme le Hub de Camp pour les broches, à moins que vous n’utilisiez que des Rocket Plus, auquel cas, vous pouvez les clipper directement au porte-matériel avec leurs mousquetons réspectifs.

  • Même si les relais sont équipés, il est toujours bon d’emmener un crochet à abalakovs. Un rappel imprévu est toujours possible. Et puis c’est toujours utile de s’entraîner au rappel sur lunule ! Essayez le modèle Scorpio de Cassin.

  • On ne sait jamais si l’on va avoir froid, très froid ou très très froid en cascade ! Alors une petite doudoune en plus c’est bien, enore faut-il qu’on puisse l’emmener sans s’alourdir ni s’entraver. La doudoune Camp Chameleon Dual Jacket est très légère et sera idéale au baudrier.
  • Pas sûr de vous et de votre tenue des piolets ? Longue cascade ou goulote ou la parte d’une pioche serait compliquée ? Optz pour un leash ! Le modèle Gyro de Camp est multi-directionnel. Il vous permettra de changer de main sans vous emmêler les pinceaux.
  • Une longe réglable comme la Swing apporte de son côté confort et sécurité.
  • Côté quincaillerie, mieux vaut choisir des mousquetons et des dégaines facile à ouvrir avec des gants, le plus léger possible. Au choix chez Camp, les mousquetons Nimbus, Core ou Nitro font très bien le job. Côté dégaine, la Photon Wire est un modèle ultra-léger parfait pour la glace.

Baudrier Energy CR4 de Camp.

Porte-matériel Hub de Camp.

Leash Gyro de Camp.

Longe Swing de Camp

  • Et bien sûr un sac à dos pour mettre tout ça dedans ! Préférez-le épuré, au profil « tube », avec un porte-piolet pratique, deux porte-bâtons pour l’approche et peu de fioritures autour. Optez aussi pour un modèle avec dos rigide, pour éviter de sentir une dégaine, une broche ou des crampons pointer des vos vertèbres. Un modèle tel que le comme le sac M20 de Camp est idéal.

Sac à dos M20 de Camp.

©Ulysse Lefebvre