Une belle ascension, oui, mais de quelle manière a-t-elle été effectuée ? Sans style alpin mené tout au long de l’expédition, une ascension ne peut être honorée d’un Piolet d’Or. Patrick Wagnon, himalayiste toujours actif qui n’a jamais renoncé à ce style et partie du jury de la dernière édition, revient dans cette interview sur les critères de l’attribution du prestigieux prix. Instaurer des catégories, par activités ou massifs, permettrait selon lui d’honorer toutes les ascensions qui le méritent.
Alpine Mag : Comment s’est déroulée la sélection des ascensions primées pour cette édition des Piolets d’Or ?
Patrick Wagnon : Un premier consensus a vite émergé au sein du jury (autres membres Paul Ramsden, Conrad Anker, Alex Bluemel, Mikel Zabalza et Genki Narumi, ndlr), sachant que nous avions les consignes de récompenser 3 à 4 réalisations et de ne pas récompenser seulement, puisque l’alpinisme est une activité qui se déroule dans tous les massifs du monde, des ascensions en Himalaya.
L’incroyable ascension de l’arête sud-est de l’Annapurna III (7 555 m) par les Ukrainiens (voie Patience, 2 950 m) était convoitée depuis longtemps. Lui attribuer seulement un Prix Spécial du Jury parce que la cordée a utilisé l’hélicoptère pour approcher le camp de base et pour en revenir une fois redescendue a choqué. Que peux-tu nous dire sur cette décision ?
Tout le monde était d’accord pour récompenser cette ascension, qui restera l’une des plus remarquables de tous les temps. Au départ sans réserve, mais j’ai suggéré de
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