Les choses de la montagne n’échappent pas à la règle. Petit à petit, immergés dans un univers commun, nous finissons par tous nous ressembler. C’est l’histoire de l’identité, ses bonheurs et ses travers. La photographie illustre cette tendance à l’uniformité. Nous faisons les mêmes. Il est ainsi, chez l’alpiniste-grimpeur en vadrouille, des images incontournables, des standards.
De ces photos clichés.
L’étalement. Nous aimons, avant le départ, photographier l’ensemble de notre matériel de haut et à plat (on dit flat lay à Chamonix et dans le reste de l’Angleterre). Ceci explique pourquoi la plupart des alpinistes ont une maison à mezzanine, c’est une affaire de focale.
Il est vrai que cette même photo avec tout l’équipement à l’intérieur du sac aurait, dans la perspective d’un inventaire, moins d’intérêt. C’est le syndrome du bon élève à qui l’on a toujours dit de vérifier son sac la veille. L’alpiniste en est. Alors nous étalons la liste de nos fournitures pour contrôler et nous prenons la photo faisant foi, celle qui nous permettra de savoir précisément ce que l’on a oublié là-bas. Les plus rigolos d’entre nous placent sur la photo un objet qui n’a strictement rien à faire là (tuba, Bible…) pour voir si les followers suivent effectivement.
Le plus souvent, à cette photo est associé un commentaire louant la sobriété heureuse de l’alpinisme et le dépouillement salutaire de la parenthèse à venir, loin de l’orgie consumériste.
©Xavier Caihol
L’aile. Nous autres montagnards-voyageurs entretenons une passion immodérée pour les ailes d’avion, aux
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