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Les quatre du K2

Le temps d’une journée, le camp de base du K2 s’est transformé en Club France et son sommet en première marche du podium. Oubliez la Grande halle de la Villette. Bienvenue à 8611 m, au Pakistan, pour accueillir un quatuor dont l’unique médaille sera en chocolat. À partager bien sûr. 

Mais à part leur nationalité (cocorico) et le fait qu’aucun n’ait siroté d’oxygène complémentaire, quel est le véritable point commun de Benjamin Védrines (ascension expresse par voie normale), Jean-Yves « Blutch » Fredriksen (ascension solitaire par la voie des Basques) et la cordée Liv Sansoz et Bertrand « Zebulon » Roche (un « projet d’amoureux » comme dit Blutch) ? 

Les quatre du K2 : Bertrand « Zebulon » Roche (t-shirt bleu à gauche), Jean-Yves « Blutch » Fredriksen (colleir de fleurs et chausures jaunes), Liv Sansoz (t-shirt noir et rose) et Benjamin Védrines (t-shirt noir au dernier rang). S’y ajoutent topute l’équipe pakistanaise de l’expédition sans oublier Sébastien Montaz-Rosset (casquette jaune) et Thibaut Marot qui ont filmé l’expédition de Benjamin Védrines. ©Coll. JYF

À bien y réfléchir, ce point commun tient en deux lettres : K2.
Ces quatre là n’avaient en tête que le K2. Rien que le K2. Un sommet pour plein de raisons. Aucun autre ne lui faisait ombrage ou ne se profilait déjà à l’horizon. Ici pas question d’enchaîner ensuite sur une autre 8000, vite vite vite. Et de considérer le K2 comme un simple maillon avant les autres d’une longue chaine de 14 cases à cocher. 

Autrement dit, le K2 des quatre Français était unique. Par la prouesse à y réaliser (Védrines), par le défi solitaire un peu fou (Fredriksen) ou par le projet de cordée, monté patiemment en couple (Sansoz-Roche). Chacun son projet mais tous ensemble. Le compromis sans se compromettre. Et la réussite.

On suffoque en les imagine se tapant dans le dos
à la limite de la stratosphère

À l’heure de la course aux 8000, « les quatre du K2 » ont paradoxalement mis un coup de frein (même Védrines, si si) dans cette époque de débauche de sommets à enchainer le temps d’un été dans le Karakoram pakistanais, puis le reste de l’année dans l’Himalaya népalais. 

Alors même s’il ne fallait surtout pas freiner éditorialement parlant pour suivre et écrire les aventures des quatre mousquetaires, c’est savoureux de retrouver le plaisir aussi simple qu’unique de raconter l’histoire d’amoureux de leur montagne. Apothéose : tous les quatre se sont croisés dans les pente terminales du géant. On suffoque en les imagine se tapant dans le dos à la limite de la stratosphère.

Leur enthousiasme et leur émotion sont palpables dans nos trois interviews publiées ces derniers jours. Parce qu’ils ne sont justement pas encore ailleurs. Tout absorbés encore un moment par le K2, le leur.
Et s’ils nous ont déjà donné pas mal d’informations sur leurs ascensions, sûr qu’ils auront encore bien d’autres choses surprenantes à nous raconter à leur retour.

L’ascension express de Benjamin Védrines >
Le solo de Jean-Yves « Blutch » Fredriksen >
Le sommet de la cordée Liv&Zeb  >