Académicien, auteur d’une vingtaine de récits ou de fictions et lui-même alpiniste, Jean-Christophe Rufin signe son premier « roman de montagne ». Malgré ses éclats de granit plus vrais que nature, les Flammes de Pierre se consument rapidement pour laisser la place à un Harlequin à Chamonix, longuet et inégal. Ses personnages bourrés de clichés tissent une histoire d’amour que l’on peine à croire, par rapport à ses romans précédents. Pour Rufin, la tentation d’ouvrir une voie dans le secteur du roman de montagne a été trop forte, mais celle-ci s’avère décevante.
Le roman de montagne est-il de la littérature, celle de Giono ou de Ramuz ? On pourrait l’espérer avec l’auteur des Flammes de Pierre, puisque Jean-Christophe Rufin, médecin humanitaire, ancien ambassadeur, est académicien, un écrivain qui a signé une vingtaine de récits et de romans, dont deux Goncourt (L’Abyssin, Goncourt du premier roman, 1997, et Rouge Brésil, Goncourt 2001). Rufin est par ailleurs alpiniste, vrai connaisseur de la haute montagne, parfois encordé avec son ami Sylvain Tesson et le guide Daniel Dulac. La barre ne semblait donc pas trop haute.
Le roman de montagne est sorti de son cadre étroit avec Frison-Roche bien sûr, ou Ramuz cité plus haut. S’il y a des exceptions en France – le Grand Jeu de Cécile Minard – c’est de l’autre côté des Alpes, en Italie, que fleurissent des romans formidables – les derniers Erri de Luca ou Paolo Cognetti
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