Monolithe écorché, le Dru était le chef d’oeuvre de Walter Bonatti, dont il a gravi en solo le pilier sud-ouest en 1955. Les éboulements gigantesques qui ont modifié l’aspect du Dru ont emporté, à l’exception de quelques longueurs, le fameux pilier Bonatti. Dans le sillage du GMHM, Korra Pesce et Will Sim sont allés vérifier, en remontant la voie des Papas, que l’ombre du grand Walter planait toujours sur le Dru, plus minéral que jamais.
Les journées d’hiver s’écoulent et se ressemblent. Le froid est au rendez-vous et c’est avec plaisir qu’on écume les vallées alpines à la recherche des bijoux glacés. Magnifiques structures offertes par ce froid qui se fait de plus en plus rare, elles se ressemblent un peu toutes ces lignes. Je finis par me lasser. Ou peut-être est-ce mon horloge corporelle qui courant février est habituée à passer côté sud de la planète pour revenir à l’été (l’été austral) et s’immerger dans l’univers minéral des immenses faces granitiques des tours de Patagonie.
Faire 300 mètres par jour dans un bigwall de ce type est un bon objectif
Je me demande si on est à notre place, si on ne se rapproche pas un peu trop de Walter.

Pilier Bonatti ou pas, le gaz reste omniprésent. ©Korra Pesce

Des splitters, du granite vertical et à l’ombre, une tranche de Patagonie à Cham’ ? ©Korra Pesce
Une pensée à Walter

Korra fait semblant de mettre son masque. ©Will Sim