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L’arrière-rêve

A-t-on des images de Jack London tondant la pelouse ?
Non.
Les aventuriers sont des aventuriers, ils embrassent une vie trépidante et se tiennent à distance du quotidien. C’est du moins l’image qu’on en a et qui ne les offense pas. Écoutez les aventuriers parler d’eux-mêmes, ils le font de bon cœur ; ils disent leur maladresse pour les choses communes, le code la route, la taxe foncière et les sacs aspirateur. Il y aurait la vie sauvage et la domestique, celle là-bas et celle ici. Plus adaptés à l’excès qu’à l’ordinaire, ils jouent joyeusement de la furie des océans ou de la rudesse des steppes mais sont comme empêtrés avec les jours ouvrés et de ce noble handicap, ils font volontiers l’aveu.
À cette gaucherie coquette pour les ordres du jour se joint un questionnement aux airs de ritournelle : comment diable font les autres humains pour vouer leur existence au métro, au boulot, au dodo, ont-ils décidé à ce point d’oublier de vivre ? Il y aurait comme la vie des braves et celle des soumis.
Il y a de tout dans cet abîme.
Sans doute une incompréhension sincère pour ces vies convenables, disciplinées mais illisibles.
Une adolescence pas tout à fait terminée, pourquoi pas d’ailleurs, il est des rêves dont on peut ajourner le deuil et c’est un beau combat que celui-ci.
L’ignorance, un peu, d’un monde pourtant arpenté de toute part car oui, désolé de vous l’apprendre, tous les hommes n’ont pas le luxe de