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Le Grand Pic de la Meije en parapente par Benjamin Védrines

©Védrines

On pensait qu’il avait tout fait à la Meije : record de la traversée (4h38 descente comprise depuis la Grave). C’était en 2020. Au printemps dernier, avec son complice Nicolas Jean, Benjamin Védrines a enchaîné les descentes à ski dont le mythique Z en face nord. 3 semaines après le K2, ce 20 août, c’est depuis le sommet même du Grand Pic que Benjamin Védrines s’est élancé en parapente. 

Le bougre n’arrête pas. Chaque jour depuis son retour du K2, où il a pu inaugurer le premier vol en parapente du sommet, Benjamin Védrines s’entraîne en vue de sa prochaine expédition, dans un mois. En attendant, il a signé ce mardi 20 août une nouvelle descente, en parapente, depuis le Grand Pic de la Meije qu’il connaît bien.

Parti à 8 heures du matin de la Grave, Védrines atteint la brèche de la Meije à dix heures du matin, puis le refuge du Promontoire. Il papote avec sa gardienne Sandrine Delorme un moment, se restaure. À midi, il repart.

Il raconte sur ses réseaux : « j’ai l’itinéraire de la voie normale rien que pour moi, et en plus au soleil. Quel plaisir de poser mes mains sur cette ligne toujours aussi esthétique. Une heure plus tard j’arrive au sommet. La statut de la Vierge m’accueille. »

Benjamin en solo sur la voie normale du Grand Pic 
©Coll. Védrines

Il y a onze ans, en 2013, une équipe de BASE jumpeurs, François Gouy, Philippe Jean, Pierre Fivel, Julien Millot ouvraient le premier saut en BASE depuis le Grand Pic de la Meije. Gouy et Givois réitéraient la performance depuis la Dent Zsigmondy un an plus tard. Mais l’étroitesse du sommet des arêtes de la Meije, a fortiori du Grand Pic, ne se prête guère à l’étalage d’un parapente. Il y a une trentaine d’années, un guide bien connu du massif des Écrins a réussi à décoller du glacier Carré : une perf incroyable de Pascal Junique. Un vol répété il y a quelque temps par Julien Irilli. Mais du sommet ? Benjamin Védrines suggère qu’il n’est peut-être pas le premier, sans certitude.

Ce mardi, Benjamin Védrines envisageait d’avoir un vent météo suffisamment fort pour jeter sa voile afin de la gonfler en l’air, sans avoir à la poser à terre. Mais il y a zéro vent ! Benjamin attend, mais rien ne se passe. Il n’y a décidément pas de vent. Il décide de tenter quand même le décollage avec une faible brise de sud-est… et cette voile de 17 m2 avec laquelle il a réussi à descendre du K2 !

« Je me positionne, démêle les lignes et prends mes freins. À la première bouffée je tire les A-B et le bord d’attaque se gonfle. Mais une série de suspentes du bord gauche se bloquent dans un bout de rocher.

J’évite de peu que la voile s’affale. Heureusement, elle reste en l’air. J’hésite à tirer ou tout recommencer pour éviter que les lignes ne pètent. Par chance elles se libèrent, la voile monte rapidement. Je me concentre pour la contrôler. Je n’ai pas trop le droit à l’erreur. Lorsque ma voile se retrouve au dessus de ma tête, je n’y crois pas trop. Je pensais tellement que ce projet n’allait pas voir le jour. Et puis, et bien j’ai tout lâché sur ce décollage, mes cris ont résonné dans tout le massif. »

Vingt minutes plus tard, Benjamin Védrines se pose à La Grave. Sans doute, avec les BASEux, l’une des descentes les plus rapides du Grand Pic de la Meije.