Tout avait pourtant bien commencé. Le 6 octobre, le trio composé de Léo Billon, Nicolas Jean et Benjamin Védrines s’est élancé pour gravir la face nord du Jannu Est, 7468 m, au Népal, en style alpin. Après un bivouac au milieu de la face, la deuxième journée s’avère éprouvante, trop pour Léo Billon, malade. La cordée fait demi-tour puis, par un hasard incroyable, est rejointe par Sam Hennessey, l’un des deux Américains qui tentaient eux aussi la face nord. Son ami Mike Gardner a disparu dans le vide, victime d’une chute fatale. Sam, lui, est entier, et les quatre hommes effectuent la descente ensemble. Benjamin Védrines raconte ces dernières heures marquantes.
Benjamin Védrines : On est le mardi 8 octobre, au camp de base du Jannu. Il fait grand beau aujourd’hui. Le sommet nous nargue. Il y a eu l’ouragan, il y a eu beaucoup de péripéties et cette fois-ci, c’est l’humain qui a failli. Nous avons fait une tentative sur deux jours, dimanche et lundi. On était très optimiste avec une acclimatation qu’on n’aurait pas pu faire presque mieux par rapport à la météo qui nous a été offerte. On est partis en espérant pouvoir atteindre le sommet en trois jours, puis redescendre avant les grands vents violents, le jet stream qui doit arriver.
Le départ
On s’est levés à 1h30 du matin et puis on est partis vers 2h20, avec peu près 3 heures d’approche pour aller atteindre le pied de la face, vers 5 200 mètres
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