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Farinet ou la fausse monnaie, de Ramuz

Ramuz occupe une place à part dans la littérature, sans doute parce que c’est l’un des plus grands auteurs ayant pris la montagne pour univers. Paru pour la première fois en 1932, Farinet ou la fausse monnaie dresse le portrait d’un montagnard faux-monnayeur, personnage historique ayant battu sa propre monnaie au XIXème siècle et poursuivi pour cela, mais avec lequel Ramuz, pas plus suisse que Giono n’est provençal, a pris toute latitude pour son magnifique roman à la langue si particulière.

Faiseur d’or, Farinet a la cote en val d’Aoste, car les pièces qu’il fabrique recèlent au moins autant sinon plus d’or que celles du gouvernement. Jeté en prison, libéré puis couvé par la population du petit village de montagne, le roublard Farinet pèche à nouveau. Même après qu’il ait passé un mois à courir la montagne, ou grâce à cela, il ne peut céder à l’arrangement promis : une menue peine et la liberté contre la promesse de ne plus battre monnaie. La liberté ne se monnaie point, a fortiori pour un généreux Robin des Bois.

« Parce qu’il y a la liberté, et vous l’avez sur vos médailles et vos monnaies ; mais, moi, je l’ai là en personne et elle est assise à côté de moi. Une liberté qui est vivante. » Mais Farinet n’est pas aveugle au point de ne pas savoir à quoi il renonce aussi : « il rallume dans le demi-jour qu’il fait ici un cigare tout neuf, voyant une grande lumière