Elle est sans fin, cette histoire de George Mallory et d’Andrew Irvine. Ont-ils précédé de presque 30 ans, le 8 juin 1924, Edmund Hillary et Tensing Norgay au sommet de l’Everest ? 100 ans plus tard, on ne sait toujours pas. Mais Monsieur Asselin, Jean-Mi pour les intimes, en saurait-il un peu plus ?Il nous révèle ici sa rencontre avec Mallory, un jour de spiritisme au monastère de Rongbuck, au pied même de Chomolungma…
Tout comme John Noël, le cinéaste de l’expé de 24, féru de spiritisme, je me suis attablé sur la table basse du monastère de Rongbuck, le 8 juin 1988, face à une tasse de thé qui puait le bouillon Kub. Puis j’ai convoqué Mallory, George Leigh Mallory, ce fieffé professeur d’histoire dans une annexe de l’université de Cambridge. Nous sommes en 1920, peut-être un peu plus tôt. Mallory démobilisé en 1917 pour cause de cheville bancale avait commencé à pratiquer l’alpinisme à 18 ans. 1, 80 m pour 72 kilos, le gaillard qui aime se baigner à poil dans les lacs du Pays de Galles suscite la ferveur d’une petite troupe d’artistes un peu déglingués, qui l’appellent en toute simplicité « le Dieu grec ».
Quand il accepte de me rencontrer en 1988, je n’ai pas loisir de contempler la silhouette dégingandée que Lytton Strachey (vague parent de Virginia Woolf) décrivait ainsi : «Il (…) possède le corps d’un athlète de Praxitèle et dans son visage – oh, incroyable – tout le mystère d’un
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