La quête de Jost Kobusch est singulière et de longue haleine. Depuis près de six ans, le jeune alpiniste allemand tente de gravir le plus haut sommet de la planète, l’Everest, en solitaire et en hiver, par l’itinéraire peu parcouru de l’arête ouest. Après avoir atteint la plus haute altitude jamais atteinte selon ces critères extrêmes, (7537 m), Kobusch a finalement mis un terme à son expédition le 11 janvier dernier. D’où vient son obstination ? Comment gère t-il la contradiction d’une ascension solitaire avec le rythme soutenu de ses publications sur les réseaux sociaux ? Espère t-il vraiment atteindre un jour les 8848 m ? Nous lui avons posé toutes ces questions, et plus encore.
La quête que tu as entamée il y a 5 ans maintenant, c’est un peu la quête d’un chemin, plus que celle d’un sommet ?
Jost Kobusch : L’objectif est bien sûr d’atteindre le sommet et de gravir l’Everest en hiver, seul, sans oxygène, par l’arête ouest. Mais mon objectif essentiel est de devenir le meilleur alpiniste possible. Pour moi, il s’agit d’acquérir des compétences pour réaliser ce projet à long terme. D’une certaine manière, il s’agit donc d’une transformation.
C’est le voyage qui est en fin de compte le but. Je suis curieux de ce que je peux accomplir en tant qu’athlète, en tant qu’être humain, et je suis curieux de ce qui m’attend là-haut. Personne ne le sais car personne n’a emprunté cette voie aussi haut en hiver. Cette fois-ci, j’ai
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