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Douceur hivernale : une énième dose de rappel

Il ne faut pas être un grand scientifique (ni même un grand journaliste) pour retrouver trace de ce moment où l’on s’est rendu compte que l’homme était responsable du changement climatique. 

Pour faire court, disons que l’on comprend au début du XIXe siècle que les gaz à effet de serre ont un impact sur le réchauffement. Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que l’on fait le lien avec les activités humaines, avant de les quantifier de manière scientifique dans les années 1990 grâce aux progrès de l’informatique et des modèles mathématiques. Depuis lors, on sait que les activités humaines sont le principal facteur du réchauffement climatique. Ce qui n’empêche pas les températures de continuer de monter. 

Masses d’air et températures associées sur l’Europe occidentale au 26 décembre 2021. ©Tropical Tidbits

Depuis ces années 1990, le climat n’a eu de cesse de nous rappeler qu’il se détraquait.
Jusqu’à ce 26 décembre 2021, quand Météo France émet un bulletin de « douceur hivernale exceptionnelle voire historique ».
Que penser de cet énième signal ?

Réponse 1 : Super, je vais pouvoir faire réveillon sur le thème des Caraïbes en montagne ! 
Réponse 2 : C’est pas vrai, la neige va être toute croutée jusqu’à 2000m !
Réponse 3 : Ça va passer. Jusqu’ici tout va bien. 

Il n’y pas de bonne ou de mauvaise réponse. Juste celles que l’on se dit depuis des décennies, à chaque fois qu’il fait trop chaud à l’automne (pic historique en septembre 2020 avec plus de quatre jours consécutifs à plus de 30°C), chaque fois qu’il gèle en avril (comme cette année) ou que l’on observe une « anomalie de température » selon le site de météorologie tropicale Tropical Tidbits, repris par Météo France.

l’isotherme 0°C est même monté à 3700m

Ces jours-ci, il a plu en à 2400m en montagne, en plein hiver. Aujourd’hui 30 décembre 2021, l’isotherme 0°C est même monté à 3700m.

Trempé jusqu’aux os, me faisant rincer par le changement climatique, j’ai un peu l’impression de me prendre une énième dose de rappel en pleine face. 
Et comme toujours, je me dit que ce n’est qu’un épisode. Avant le prochain. 

Car contrairement au gros rhume-19 que l’on n’attrape que très rarement deux fois, inondations, coups de chaud et autres éboulements en montagne se rappellent très souvent à nous. 
Et pour ça, pas besoin de pass : le dérèglement climatique est open-bar. 

Et si, pour 2022, on essayait d’en rester à l’happy-hour en espérant des jours meilleurs ? 
Bonne année !