Le 1er septembre, Filip Babicz a enchaîné en solo les quatre arêtes du Cervin dans le temps record de 7h43. En traçant un grand huit sur le Toblerone au départ du refuge Oriondé, versant italien, le speed climber a d’abord avalé l’arête de Furggen, dont il s’agit de la première en solo intégral, puis il a descendu l’arête du Hörnli, avant de gravir à nouveau le Cervin par l’arête de Zmutt et de revenir à Oriondé via l’arête du Lion. L’alpiniste italo-polonais signe une performance extraordinaire, fruit de nombreuses saisons à repousser les limites de la vitesse en alpinisme : de l’arête sud puis de l’intégralissime de Peuterey jusqu’au Piz Badile, en passant par un solo intégral du Grand Capucin. L’ultra alpinisme a ses prophètes, et Babicz en est l’un des rares. Récit et interview en exclusivité.
Dans le tourbillon de chiffres et de données qui agite même les sphères personnelles – temps d’écran sur smartphone, traces GPS, données Strava, il serait tentant de voir en la performance exceptionnelle de Filip Babicz au Cervin qu’une performance, justement. Ce n’est pas ce qui l’anime, ni ce que, d’un point de vue extérieur, ressort de cette journée hors du commun. Ce 1er septembre, Filip Babicz a tracé un grand huit sur le Cervin. Sa trace GPS figure un symbole, celui de « l’infini » mathématique. Ou plutôt celui du mouvement perpétuel, harmonieux, avec un départ et un retour au même point, le refuge Oriondé. Mais pourquoi courir sur les
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