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Braconnage dans les Alpes : deux chasseurs au tribunal pour avoir tué un pygargue à queue blanche en bordure des Écrins

Deux frères comparaissaient ce lundi 13 mai 2024 devant le tribunal correctionnel de Grenoble, accusés de « destruction illicite d’espèce protégée » et « complicité », après avoir tué par balle un pygargue à queue blanche, plus grand encore que son cousin l’aigle royal. Les nombreuses associations environnementales qui se sont portées parties civiles veulent que ce procès conduise à une condamnation exemplaire.

Le pygargue à queue blanche est l’espèce d’oiseau la plus rare de France, avec seulement une trentaine de spécimens sur le territoire. Cet aigle avait été totalement exterminé dans les Alpes françaises à la fin du XIXe siècle victime, comme d’autres animaux, de croyances sur son caractère maléfique, sa soi-disant nuisance (les pêcheurs d’eau douce l’abattaient car ils lui reprochaient de manger leur poisson) ou tout simplement à cause de la disparition de son habitat, détruit par l’agriculture intensive dans le reste de la France où il fut très présent. On lui doit d’ailleurs l’expression populaire « pousser des cris d’orfraie » (l’autre nom du pygargue).

La pygargue à queue blanche abbatue en Isère. ©DR

Un programme lancé en Haute-Savoie depuis deux ans, au bord du lac Léman, ambitionne de réintroduire l’espèce, en particulier dans les montagnes des Alpes qui abritent des écosystèmes favorables au rapace. Nous étions allé voir les premiers pygargues nés dans le parc des Aigles du Léman, à Sciez (Haute-Savoie), avant qu’ils ne soient relâchés dans la nature. « C’est un rêve de 15 ans se concrétise enfin », souriait le fauconnier