Vêtements ski Wedze FR 500

Soyons francs : cette panoplie ski Wedze FR 500 dont « l’objectif est de répondre aux besoins des freeriders d’aujourd’hui les plus exigeants », hommes et femmes, a tout de suite retenu notre attention. D’abord par sa conception, car pantalon et veste proposent les essentiels à la pratique du ski freeride, ensuite par la qualité apparente et sous la main des produits. Aussi, disons-le, une (des) couleur(s) originale(s) qui interpelle(nt) et une coupe, à première vue, bien faite. Autrement dit, Wedze commence par bien remplir les fondamentaux : celui du fond, essentiel, et celui de la forme, nécessaire.

Les pointilleux dénonceront la fabrication en Chine, mais quelles grandes marques outdoor ont aujourd’hui localisé, ou relocalisé, leurs usines de fabrication hors d’Asie ? Si on aime comme tout un chacun les produits haut de gamme souvent réussis, nous militons aussi pour que les petits budgets puissent profiter bien équipés des joies de la montagne et du ski. Et côté prix, avec la veste FR500 actuellement à 128 € (pour les hommes) et le pantalon à 130 €, Wedze frappe fort. Restait à savoir si sur le terrain, cette panoplie remplissait son rôle, et pas seulement pour du ski freeride. Quid d’un usage en freerando, voire en ski de rando, tout au long d’une saison ? Réponses.

PRISE EN MAIN

Rien de pire qu’un pantalon de ski qui ne tombe pas correctement sur les chaussures : le pantalon Wedze FR500, avec sa coupe ample en jambe et sa guêtre intégrée fait le job sur des chaussures de ski freeride, mais aussi et sans effort sur des chaussures de ski de rando en position montée, c’est-à-dire ouvertes. Rien de pire non plus qu’un pantalon de ski qui ne tient pas les hanches : ce pantalon ne dispose d’aucun passant de ceinture ou bretelles mais offre une beau maintien lombaire grâce à sa large ceinture de serrage intégrée, à velcro robuste, et strech. Comme pressentie, la coupe est réussie mais attention, votre taille usuelle pourrait s’avérer trop serrée à… la taille justement : ne pas hésiter à essayer la taille au-dessus (L si vous faites du M, par exemple), la ceinture large à velcro pouvant compenser un petit excès de largeur. On note enfin deux poches moyennes à l’avant, des renforts anti coups de carres ou de crampons au bas des jambes, bienvenus, mais aussi deux zips étanches de ventilation de 30 cm (en taille L) à l’extérieur des cuisses.

Côté veste, dont la taille sera plus en accord avec votre taille usuelle de ville, les manchons strech avec passe pouce et la fermeture à velcro sont fiables aux poignets. La capuche permet le port d’un casque de ski freeride et s’ajuste grâce au cordon de serrage derrière la tête. Une jupe pare neige est présente, 3 poches à l’avant et une des deux à l’intérieur sont zippées, la coupe est réussie et deux longs zips étanches – 35 cm en taille M – de ventilation courent du buste aux coudes sur la partie interne des manches. Un bémol relevé lors de cette prise en main : la sensation d’une encolure un peu trop large.

Sur le plan de la conception, pantalon et veste sont bâtis sur un assemblage d’un composant membrané 3 couches avec de généreux pads de chaleur (en ouate 100g/m2 autour des cuisses, sur les fessiers, la poitrine, les dorsaux, les bras jusqu’aux coudes), ce concept devant permettre une protection thermique tout en laissant de larges zones où le composant membrané 3 couches peut évacuer la transpiration.

Avec un indice RET (résistance évaporative) de 12, et une imperméabilité indiquée à 15 000 Schmerber, le composant membrané 3 couches se situe théoriquement à mi-chemin de ceux des vestes et pantalons 3 couches sans apport de chaleur les plus performants en terme de respirabilité (RET inférieur à 4) et d’imperméabilité (de 28 000 à 35 000 Schmerber). Couplé aux zips de ventilation, cette conception de la panoplie doit offrir un compromis entre chaleur et respirabilité, et une imperméabilité suffisante dans la plupart des cas.

Une fois vêtu de l’ensemble, si l’on ne ressent pas de chaleur excessive, on se sent paré pour skier confortablement et avec une belle liberté de mouvement : en freeride sûrement, en freerando très probablement, et pourquoi pas, après tout, en ski de rando. Notre test terrain a précisé quelques nécessités selon les pratiques et températures fréquentées.

SUR LE TERRAIN

Conditions du test : nous cherchions à quel point cette panoplie est polyvalente, du freeride au ski de randonnée. Rapidement convaincu pour son usage en freeride par gravité depuis les remontées mécaniques, votre serviteur testeur a davantage testé l’ensemble en ski de randonnée. Au total, 15 sorties ont été réalisées du 7 janvier au 14 avril 2023, dans des températures allant de -15°C à des légèrement positives voire chaudes, au printemps, dans les massifs de Belledonne, des Grandes Rousses et de l’Oisans.

Premier constat par températures nettement négatives, de surcroît si le vent s’en mêle, une seconde couche respirante avec un minimum d’apport de chaleur et un collant suffisamment épais seront appréciés sous la panoplie intégrale pour une pratique freeride par gravité. Sans avoir skié sous des chutes de neige abondantes et/ou humides, la panoplie s’est avérée être une excellente protection, confortable, parfaitement hermétique à la neige poudreuse et performante en terme d’évacuation de la transpiration, les zips de ventilation jouant par ailleurs leur rôle de régulateur, si nécessaire, en dehors des moments de descente.

En ski de randonnée et par températures négatives ou proches de zéro degré, à condition d’évoluer à la montée avec un rythme de promeneur (300 à 500 m/h) et non avec un rythme de compétiteur, la panoplie, éventuellement zips de ventilation ouverts, s’est avérée très agréable.
La veste sera néanmoins trop chaude à la montée par températures positives et, relativement peu compressible, prendra alors un certain volume dans votre sac à dos de 30/35 litres lors d’une sortie à la journée : si l’itinéraire envisagé nécessite casque, corde, crampons, vous risquez de manquer de place. Elle est aussi, en toute logique, plus lourde qu’une veste 3 couches qui n’apporte pas de chaleur : 900 g à la pesée, en taille M.
En revanche, et même doublé d’un collant, le pantalon aux longs zips de ventilation parfois ouverts a convenu en rando tout au long de la saison, des températures froides aux plus chaudes, preuve que la respirabilité de la membrane, et la ventilation via les zips de jambe, sont ensemble efficaces.

Par temps froid, en freeride ou ski de rando, on a pu regretter l’encolure de la veste un peu trop large, mais un simple buff a suffi pour pallier à cet inconvénient.

CONCLUSION

Cette panoplie ski d’abord dédiée au freeride est une vraie réussite, surtout à ce prix défiant la concurrence. À compléter par une couche de chaleur  par temps froid, sa respirabilité et ses longs zips de ventilation permettent aussi un usage très appréciable en ski de randonnée classique. Par températures positives, seule la veste pourra s’avérer trop chaude pour le randonneur. Si vous aimez le freeride et le ski de randonnée jusqu’à 500m/h à la montée, jetez un œil à cette panoplie Wedze FR500. Vous ne serez probablement pas déçus de sa polyvalence, à ce prix méritoire.