Pour avoir fréquenté les pentes de l’Everest, l’auteur, Jean-Mi Assselin, sait que le Toit du Monde exerce une fascination qui n’a pas toujours d’explication. Dans son nouveau roman, l’Everest est la conclusion, l’acte final d’une pièce de théâtre où s’agite son double, Dani, ex-journaliste en mal d’aventure pétri de contradictions, un alpiniste forcément égoïste persuadé « qu’il lui suffirait de se hisser sur un sommet pour incarner ses rêves de justice ».
Le héros de Jean-Mi Asselin, Dani, vit en Auvergne, au sein d’une petite communauté libertaire. Il est journaliste entre guillemets, pour un canard écolo, c’est-à-dire d’abord militant, pour ce qui va devenir, bien plus tard, et sans lui, l’écologie politique. L’époque, le milieu des années 70, est celle de toutes les libertés. Mai 68 n’est pas considéré comme une erreur mais comme une graine. Garçons et filles aiment s’aimer sans se prendre la tête. D’ailleurs, comme dans tout roman de Jean-Mi Asselin, le héros malgré lui enchaîne en général les conquêtes pendant les premières pages, avant de se prendre la réalité en pleine gueule. Format boomerang.
En l’occurence, ses illusions lui claquent au visage, le combat antinucléaire de Malville, le Larzac et la répression policière qui déjà fait des victimes, tout cela conduit Dani à se sauver, comme Nil, précédent héros de roman de J-M. A. Avec la même dévotion, la même inconséquence – croit-il – Dani se jette à corps perdu dans l’alpinisme. La haute montagne va
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