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Survivre à très haute altitude : l’Expédition 5300 revient de la plus haute ville du monde

Entretien avec Samuel Vergès

©Axel Pittet

Pour la quatrième année consécutive, les médecins et scientifiques du projet Expédition 5300 sont rentrés de leur mission dans la plus haute ville du monde, au Pérou. Les données récoltées pendant trois semaines devraient permettre de mieux comprendre les effets de la très haute altitude sur l’organisme. Entretien avec le docteur Samuel Vergès, responsable de l’expédition, médecin spécialiste de l’activité physique et de l’hypoxie au sein du laboratoire HP2 de l’Université Grenoble Alpes (INSERM).

En quoi consiste l’Expédition 5300 ?

Samuel Vergès – Nous avons eu l’occasion dès 2018 d’être la première équipe médicale et scientifique à nous rendre dans la plus haute ville du monde, à La Rinconada au Pérou. Plus de 50 000 personnes y habitent à plus de 5000 mètres d’altitude, autour d’une mine d’or. Jusqu’à récemment, on pensait qu’il était impossible pour l’être humain de vivre en permanence à cette altitude. C’est probablement la limite humaine en terme de tolérance au manque d’oxygène puisque les habitants disposent de moitié moins d’oxygène qu’à Grenoble ou au niveau de la mer. Pour nous, scientifiques, cette ville énorme est un laboratoire à ciel ouvert et nous avons eu l’occasion unique de développer un programme de recherche à la découverte de cette population la plus haute du monde pour en comprendre les particularités.

En parallèle, nous développons un axe de soutien à la population avec le projet de création d’un centre de recherche et de santé. La ville est très isolée et peu soutenue par les pouvoirs publics. Il n’y