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Petzl : rencontre en Vercors avec les athlètes du team France

Lise Billon ©Ulysse Lefebvre

Un Team, ou une équipe d’athlètes, c’est comme une famille : il faut se voir de temps en temps pour resserrer les liens et passer un bon moment avec un(e) cousin(e) adorable qu’on avait oublié(e). Petzl a ainsi rassemblé son Team France dans le Vercors, plus précisément en Royans, histoire de lier l’utile à l’agréable, échanger entre grimpeurs, alpinistes, skieurs, spéléos et arboristes, petits nouveaux et anciens, toutes et tous ravi(e)s de passer un bon moment dans ce Vercors aux spots infinis.

Il est plutôt rare, très rare, de compter dans une même pièce autant d’athlètes ayant gravi la face nord des Grandes Jorasses. Difficile de faire le compte, mais en ce 10 mai sont rassemblés les membres du Team France de Petzl, et donc la plus belle liste de courses, sans doute, qu’on ait vu depuis longtemps. Ils ne sont pas là par hasard : l’entreprise basée à Crolles les a rassemblés pour trois jours de grimpe et d’échanges sous le toit de l’un des plus connus – et des plus humbles – d’entre eux, Sébastien Ratel, qui héberge ce beau monde dans son gîte à Sainte-Eulalie-en-Royans. Comment, vous ne connaissez pas Saint-Eulalie ? Disons pour faire simple que c’est le camp de base idéal sur le rebord ouest du Vercors, à un jet de caillou de Pont-en-Royans, Presles, et d’un paquet de falaises vertaco où les projets et lignes ne manquent point.

Léo Billon, en terrain connu ©Ulysse Lefebvre

Le Royans ©Jocelyn Chavy

En l’occurrence, quand vous avez des grimpeurs d’horizons aussi variés que Paul Jenft ou Christophe Dumarest, il s’agit de les emmener grimper pour lier le tout. Direction la Crique, spot vertaco dans les Gorges de la Bourne. Pour faire court : treize minutes d’approche quand on ne se perd pas, des grands murs en dévers, des lignes à sensation où il vaut mieux savoir poser les pieds, et quelques belles envolées dans le huitième degré, voire plus si affinités. Au programme : tout le monde va grimper, y compris ceux dont ce n’est pas la spécialité. On croise ainsi Phil Bence – spéléologue, explorateur – et Enak Gavaggio – skieur – ou encore le dessinateur Simon Charrière : le team Petzl, ce n’est pas que des croiteurs.

Mais il y en a, et pas des moindres : le benjamin Théo Blass est de la partie. La valeur n’attend pas, etc : à douze ans, Théo est devenu le plus jeune grimpeur à enchaîner un 9a, et il ne compte pas s’arrêter là. La Crique, c’est idéal pour se masser les avant-bras, et bien sûr arquer un minimum : on est dans le Vercors, tout de même, ce qui n’empêche pas Nicolas Moineau, non voyant, d’enchaîner les longueurs.

Diego Fourbet arque les croûtes de la Crique ©JC

Les pitres au boulot ! Bastien, Antoine, Yann et Antonin ©JC

Théo Blass ©Ulysse Lefebvre

Paul Jenft enchaîne un 8a+, à La Crique ©Jocelyn Chavy

Alors oui, il y a ceux qui profitent de la parenthèse pour lâcher la résine, comme Diego Fourbet, ou Paul Jenft, qui ont de beaux jours devant eux et déjà un sacré palmarès : Paul Jenft vient juste d’obtenir une magnifique seconde place en Coupe du Monde, à dix-neuf ans. Les JO sont en ligne de mire. Citons aussi Nailé Meignan, championne du monde Jeunes en 2021. Et l’insatiable Hugo Parmentier, fine lame du bloc à Bleau et ailleurs.

Nous avons aussi des ouvreurs passionnés, comme Jonathan Crison, Romain Pagnoux, ou Ben Bouissou. Et des alpinistes : mais même dans cette catégorie, ils aiment (beaucoup) le caillou. On voit se reformer la cordée Léo BillonSeb Ratel, qui empile les longueurs ce jour : la même cordée qui, avec Benjamin Védrines (lui aussi membre du team Petzl) a plié la version hardcore de la Trilogie des faces nord Eiger-Jorasses-Cervin à l’hiver 2022. L’autre moitié de la fameuse cordée AC-DC, Aymeric Clouet, est là également, tout comme les guides Antonin Cecchini et Yann Romaneix.

Non loin, d’autres grimpeurs ultra-polyvalents forment des cordées : les frères Louna et Tristan Ladevant reviennent juste de Corse, après avoir plié une pile de grandes voies en trad, autant dire qu’ils ont travaillé la conti après un hiver sur les piolets (et un passage remarqué dans les étages supérieurs de Gavarnie). Citons également Bastien Delattre, familier de Presles et de ses grandes voies dures.

Lâcher la résine le temps d’une ou deux journées,
souffler entre deux compétitions

Christophe Dumarest ©Ulysse Lefebvre

Tristan Ladevant prend le frais dans le canyon du Léoncel ©Jocelyn Chavy

Laurent Pierron explique le fonctionnement du Petzl Zigzag ©JC

Nicolas Moineau empile les longueurs à la Crique ©JC

Grimper c’est beau, mais un team meeting est aussi fait pour que ses membres fassent des retours : plusieurs ateliers sont ainsi l’occasion de discuter, avec le R&D, ou même le SAV Petzl d’Eric Lescarcelle. Prenons la table des métalleux. Animée par Guillaume Bonnet, chef de projet Petzl « métal », la réunion sert de bilan sur tous les produits … en métal. C’est là que la concentration des croix Grandes Jorasses est la plus forte au mètre carré. Le sudiste Antoine Rolle et le grenoblois Symon Welfringer discutent de leur utilisation des Nomics, des ergots. Le visage cramé par l’altitude, Fred Degoulet explique le point de vue du guide qui emmène ses clients dans des courses sérieuses, mais aussi son point de vue sur la durabilité du matériel, lui qui a fait le tour de la Mer de Glace par les sommets avec Benjamin Ribeyre, lui aussi membre du team et présent à Ste-Eulalie.

Juste à côté, on discute cordes avec le chef de projet Matthieu Stabile, Marjorie Juarez et Lise Billon. Lise a profité de son voyage en Patagonie pour grimper, mais aussi pour réaliser un film : on vous en reparle bientôt. Daniel Du Lac, lui, nous régale de ses aventures avec un certain Sylvain Tesson.

Lise Billon à la Crique ©JC

Camille Pouget en mode aquatique ! ©JC

Des grimpeurs dans les arbres… et dans les trous

Qui dit Vercors dit grottes : malgré les redoutables averses de ce mois de mai bien arrosé, une équipe parvient à faire de la spéléologie une fois les gouttes passées. Le matin du deuxième jour a pourtant commencé sous de fraîches auspices : les nuages accrochent la cime des arbres de la forêt des Coulmes. L’objectif ? Faire découvrir autre chose que l’escalade à ceux qui la connaissent déjà.

Arboriste, Laurent Pierron anime l’association Enquête d’Arbres, qui met ses compétences de cordiste-élagueur-arboriste pour fournir de l’aide aux scientifiques qui analysent cime des arbres et canopée. Ce matin, mise en application avec Hugo Woerner, formateur Petzl. Les membres du team, ses élèves, sont à peu près tous guides ou BE Escalade. Mais rares sont ceux qui se sont déjà servi d’équipements d’élagage. Tout commence par le kit pour envoyer la corde tout en haut de l’arbre. Ensuite ? C’est du déplacement en 3D ! Antoine Rolle, Yann Romaneix, Antonin Cecchini ou encore Bastien Delattre remontent sur corde, avancent sur des branches plutôt élastiques, avec le ZIGZAG qui remplace avantageusement leur habituel frein bloqueur, puisqu’il a été conçu pour l’élagage.

Les grimpeurs et alpinistes découvrent le job des arboristes et élagueurs. C’est du déplacement en 3D !

Le topo du Royans entre de bonnes mains ©JC

Chill au Gîte à la Noix ©JC

Simon Charrière et Bastien Fleury en arboristes ©JC

Les Petits Goulets en majesté. ©JC

Bonne humeur et polyvalence

On soupçonne Fabien Maierhofer d’être arrivé le soir du deuxième jour pour échapper à la fraîcheur du canyon de Léoncel, que nous parcourons avec entre autres Louna Ladevant et la grimpeuse Camille Pouget, dont le sourire rayonnant n’est pas entamé par l’eau glaciale. C’est par le soleil revenu que tout ce beau monde se rencontre au gîte à la Noix de Seb Ratel, et commence déjà à échafauder des plans pour les mois et les saisons qui viennent.

Et pour demain, le troisième jour de ce Team meeting ? «  Je retourne en falaise, c’est sûr », affirme l’un des membres du team sous couvert d’anonymat. Pourtant nous constaterons que de valeureux alpinistes iront mouiller la combi dans les grandes verticales d’un beau canyon du Vercors. Pari de fin de soirée, histoire d’amitiés ? Nous ne le saurons pas. Ou alors, c’est parce que le Vercors ressemble à ce team Petzl : un éventail de talents qui se mixent très bien entre eux.

 

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