Ça vous arrivera un jour sans doute.
Vous redescendrez d’une montagne belle comme en octobre, d’or, de feu et d’un blanc-bleu hellénique. De ces fugues automnales qui retiennent l’été et attendent l’hiver. Vous aurez sur vous des cordes, des piolets ou rien du tout, juste courir. La nature autour aura repris sa place, les cerfs, les cèpes, les buses et les gratte-culs, vous serez réjoui de les apercevoir car si l’été comme l’hiver nous sommes, et c’est triste, obsédés par les jeux auxquels nous jouons, l’automne, nous nous souvenons qu’il y a en ces lieux du silence des êtres qui habitent ; nous marchons sur la pointe des pieds et nous réapprenons à voir. Donc vous serez là, emplis de vie et d’effacement.
Ça commencera par un bruit, vous les entendrez de loin, fracassant l’harmonie du jour. Puis, à des altitudes où peuvent rouler les pick-up, viendra une couleur. Orange. Fluo. Invisible aux opsines du gibier. Alors vous ferez leur rencontre. Les chasseurs. Ils seront en groupe, pas en meute car de sauvage ils n’ont rien, attablés ou assis dans leur benne full-size, façon milice.
Ils vous salueront d’une courtoisie factice, ils savent que vous ne les aimez pas, de ces politesses forcées qui attendent une absence de retour pour vous sauter à la gorge. Vous tomberez dans le piège, votre regard silencieux d’amertume, alors un que la Roussette a déjà mis dans un état proche du profond Texas vous alpaguera. Il n’ira pas sur le terrain de la
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