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Gestion du risque d’avalanche : « le mécanisme de déclenchement des plaques est encore mal intégré »

L'interview d'Alain Duclos 1/2

Propagation au pic Blanc le 31 janvier 2021. ©Sylvain Juge

Depuis 30 ans, l’expert nivologue Alain Duclos ne cesse d’étudier la neige et les avalanches de plaques. Celles qui tuent chaque année, en moyenne depuis 50 ans, 30 amateurs et professionnels de la montagne enneigée. Dans cette première partie d’une interview en deux volets, il nous explique en détails le mécanisme de déclenchement de ces avalanches typiques, particulièrement vivaces la saison passée et qui surviennent ces derniers jours dans nos massifs. Selon lui, ce mécanisme est la première chose à connaître pour bien gérer le risque d’avalanche en montagne, mais demeure mal connu des pratiquants.

Bien que la tendance du nombre de décès par an en avalanches soit à la baisse depuis 2015 dans nos massifs – 27 décès en moyenne – la saison dernière 2020/2021, dénombrant 41 victimes, fait partie des 10 saisons les plus noires depuis 50 ans. Alors à 63 ans, Alain Duclos n’est pas prêt de prendre sa retraite. Car ces chiffres embêtent vraiment l’expert en nivologie qu’il est devenu, au fil des ans. Expert ? « Si ce terme a un sens, j’en connais peut-être une petite poignée en France, prévient-il, et aujourd’hui, je pense pouvoir dire en faire partie ».

Diplômé ingénieur en techniques horticoles en 1981, Alain Duclos devient pisteur secouriste en 1989, artificier l’année suivante et guide de haute montagne en 1991. En 1998, il obtient un doctorat à l’Université Joseph Fourier de Grenoble, dont la thèse porte sur le déclenchement des avalanches de plaques. Bien introduit dans le milieu scientifique