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Voyage aux sources de l’alpinisme avec Catherine Destivelle

Elle a été la toute première championne d’escalade avant de devenir la grande alpiniste reconnue par ses pairs, auteure d’ascensions en solo comme la face nord de l’Eiger en hiver. Catherine Destivelle est aujourd’hui à la tête des Éditions du Mont-Blanc, et c’est sans doute l’une des personnes les plus qualifiées pour raconter les origines de l’alpinisme sportif, né en Grande-Bretagne. C’est le sujet du beau film disponible sur Arte, réalisé par Bertrand Delapierre et Vincent Perazio : Grande-Bretagne, voyage aux sources de l’alpinisme.

Bien sûr, l’ascension du mont Blanc, en 1786, ou celle du mont Aiguille, en 1492, sont des dates qui marquent la naissance de l’alpinisme, ou disons, de l’exploration poussée de montagnes difficiles à ces époques. Mais l’escalade pour le plaisir de faire des acrobaties, et non pas seulement de la conquête d’une cime, est née sur les petites falaises de Grande-Bretagne. De là est partie, au XIXème siècle, un fort développement de l’escalade porté par de riches Britanniques, qui n’auront ensuite plus qu’à collectionner les 4000 des Alpes. C’est, en partie, la théorie développée dans ce film, Grande-Bretagne, voyage aux sources de l’alpinisme, diffusé sur Arte.

On y retrouve Catherine Destivelle, qui nous emmène de l’autre côté de la Manche trouver des réponses à ces questions. Comment les Anglais sont-ils devenus les premiers passionnés de l’escalade ? On va ainsi prendre le thé chez Sir Chris Bonington entre deux sessions d’escalade filmées par Bertrand Delapierre.

Catherine Destivelle ©Coll. Delapierre

Catherine Destivelle part sur les traces des pionniers et, d’abord, de l’alpiniste britannique Albert F. Mummery. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, le désir d’aventure de ce familier des falaises de craie de Douvres le pousse à devenir le premier alpiniste sportif, notamment dans les Alpes et le Caucase. La balade de Catherine Destivelle se poursuit dans le Lake District où a émergé, dans l’ombre du Scafell Pike, l’idée même de vaincre les sommets par plaisir – une activité exaltée par les poètes romantiques William Wordsworth et sa sœur Dorothy, randonneurs du vertige.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, en plein âge d’or, les « 4 000 mètres » des Alpes sont encore conquis par des Anglais, dont le précurseur Charles Hudson, qui vainquit le mont Blanc et périt lors de sa descente du Cervin. Dans le réputé Peak District, la population se passionne toujours pour l’escalade, dont Sheffield semble constituer la capitale mondiale, tandis qu’au pays de Galles, l’activité se pratique sur d’impressionnantes falaises surplombant la mer. En Écosse, le mythique Ben Nevis (1 345 mètres), qui disparaît sous les nuages, constitue « l’âme et le cœur » de l’alpinisme britannique. Alors que le voyage s’achève dans les îles Orcades, Catherine Destivelle escalade un stack, piton rocheux qui surgit de flots menaçants, sur l’archipel même où elle avait réussi un mémorable solo sur l’Old Man of Hoy, vigie de pierre.

Le film est disponible sur Arte.tv et sur l’appli Arte jusqu’à début mars, à ne pas rater.

Grande Bretagne, voyage aux sources de l’alpinisme, un film de Bertrand Delapierre et Vincent Perazio de 53 minutes.