La compétition de Budapest était la dernière occasion pour les athlètes français de décrocher leur ticket pour les Jeux Olympiques de Paris. Chez les hommes, deux places étaient en lice, pour trois prétendants. Sam Avezou qui s’est imposé sur le combiné bloc-difficulté remporte haut la main sa qualif, de même que Paul Jenft, tandis que Mejdi Schalck n’ira pas aux JO. Chez les femmes, Zélia Avezou repart avec son ticket olympique.
Dernier tour des séries de qualification olympique (OQS), la compétition qui se tenait du 20 au 23 juin à Budapest a confirmé les derniers athlètes qualifiés (ou non) pour l’escalade de vitesse et l’escalade en combiné (bloc et difficulté) pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Pour l’équipe de France, c’était la dernière chance pour Mejdi Schalck, Sam Avezou, Paul Jenft, Zélia Avezou, Manon Hily, Hélène Janicot et Fanny Gibert.
Après une première partie effectuée du 16 au 19 mai à Shanghaï, les points obtenus à cette seconde partie ont permis de dresser un classement général et de confirmer les qualifications des Français Paul Jenft, Sam Avezou et Zélia Avezou pour les prochains Jeux. Ils s’ajoutent sur la liste à Oriane Bertone, qualifiée lors du tournoi de qualification européen d’escalade en combiné à Laval (Mayenne), fin octobre 2023.
L’enjeu ?
Deux places hommes disponibles pour les Français,
mais trois compétiteurs
Côté vitesse, les Français Philippe Rebreyend et Guillaume Moro n’ont pas réussi à passer les qualifications. Deux Françaises – Capucine Viglione et Manon Lebon se sont battues jusqu’aux quarts de finale et ont décroché leurs places pour les JO de Paris 2024. L’équipe de France de vitesse a donc qualifié trois grimpeurs sur les quatres possibles, avec Bassa Mawem, vainqueur du tournoi européen en octobre dernier.
Mais c’est bien côté combiné que la pression était à son comble. L’enjeu ? Deux places hommes disponibles pour les Français, mais trois compétiteurs : Schalck, Jenft et Avezou. S’ils se sont tous bien battus, l’ultime finale avait pour objectif de départager Paul Jenft (quatrième à Shanghaï mais pas qualifié pour la finale de dimanche) et les deux autres grimpeurs français en finale.
j’avais fait mes calculs. Je savais exactement ce qu’ils devaient faire.
C’était vraiment stressant parce que tout était possible après le bloc
Sam Avezou s’est montré le plus solide de cette finale un peu particulière : « Je n’avais jamais aussi bien réagi à la pression auparavant. Vous avez pu voir à Shanghai que ce n’était pas génial (il a glissé sur la première prise de sa montée de tête dans la finale). Je suis super content d’avoir pu gérer la pression ici et oui, probablement mes meilleures montées sous pression. » Il a donc sécurisé sa place aux Jeux au bout de trois heures de combat et en atteignant la plus haute marche du podium.
Mais la finale de Mejdi Schalck ne lui a pas permis de dépasser Paul Jenft au classement général de l’OQS qui détermine les qualifiés pour les Jeux. En deçà de son niveau habituel dans les blocs et la diff, il a laissé la dernière place disponible pour les Français à son ami Paul Jenft, qui regardait la finale, impuissant :
« C’est certainement la journée la plus stressante de ma vie, dix fois plus que la précédente. C’était vraiment très dur. J’ai dû attendre, stresser, attendre et stresser. Je n’ai pas pu dormir jusqu’à 2 heures du matin. C’était horrible. J’avais fait mes calculs. Je savais exactement ce qu’ils devaient faire. J’ai regardé tout le bloc et c’était vraiment stressant parce que tout était possible après le bloc. Rien n’était sûr. »
« Très, très bons amis » dans la vie, les trois se sont retrouvés rivaux et ils ne l’ont pas si bien vécu : « C’était une perspective difficile de savoir que Mejdi n’irait pas aux Jeux olympiques parce que c’est en partie de ma faute. C’est vraiment, vraiment difficile. Nous nous sommes entraînés ensemble pendant trois ans et c’était le pire scénario possible. »
Sam Avezou est clair : « Je n’ai rien à dire que, s’il vous plaît, trois places à Los Angeles (aux Jeux olympiques de 2028) pour l’équipe de France, s’il vous plaît. C’était terrible de faire ça ! » Autres grimpeurs qualifiés pour les Jeux : Adam Ondra, Alexander Megos, Yannick Flohé, Hannes van Duysen, Dohyun Lee, Alberto Ginés López (médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo), Hamish McArthur, Sascha Lehmann, Luka Potocar et Yufei Pan.
Zélia Avezou aux Jeux !
Pour les filles, la compétition était belle pour les différentes grimpeuses : Brooke Raboutou (USA) remporte l’épreuve et s’assure une place aux JO, après avoir manqué les précédentes occasions de le faire. Mais elle a dû se battre contre la japonaise Miho Nonaka : « C’est difficile à croire, je suis incroyablement heureuse. Avec Nonaka Miho, nous sommes amies et pas rivales mais compétitrices. C’est donc amusant de vouloir le meilleur pour l’autre, mais aussi de montrer le meilleur de nous-mêmes. Je suis ravie qu’elle participe à nouveau aux Jeux olympiques. Il y a tellement d’athlètes olympiques avec lesquels je suis fière de partager la scène. »
je veux y aller en prenant du plaisir et en venant chercher une finale.
Pas question d’y aller juste pour y aller
Même si elle avoue que la compétition fut rude, du début à la fin : « C’était excitant, c’était dur. Hier, nous avons eu une manche de bloc très dure qui nous a beaucoup fatigués. Nous avons eu beaucoup d’adrénaline aujourd’hui, mais c’était la cerise sur le gâteau. Je suis excitée et je suis contente de mon escalade. » Cela aura également suffit à Zélia pour obtenir son ticket pour les Jeux, même si elle n’a pas participé à la finale à Budapest : « Je ne sais même pas si je vais réaliser que je vais aux Jeux avant d’y être. Il y a plein de choses que j’ai mal faites, je dois progresser sur certains points. Mais je veux y aller en prenant du plaisir et en venant chercher une finale. Pas question d’y aller juste pour y aller. »
Les autres grimpeuses qualifiés après ces deux étapes d’OQS sont : Seo Chaehyun, Erin McNeice, Ievgeniia Kazbekova, Luo Zhilu, Mia Krampl, Laura Rogora, Lucia Dorffel, Camilla Moroni et Molly Thompson-Smith.