La crue du 2 octobre 2020 de la Roya, de la Vésubie, et de la Tinée peut déjà être considérée comme un évènement d’ampleur exceptionnelle. L’analyse de la situation par Johan Berthet, géomorphologue, présente les premiers éléments d’analyse, de diagnostic et de comparaison afin de mieux appréhender cet évènement et le replacer dans son contexte géomorphologique pour, peut-être, mieux anticiper les phénomènes à venir.
Au-delà de l’épisode hydrologique, dont les chiffres impressionnants seront détaillés, commentés, débattus, c’est surtout la réponse hydromorphologique qui interpelle. Comment des cours d’eau de 10 à 20 mètres de large, peuvent-ils faire désormais 200, parfois 300 mètres de large, comme le montre les premières images post-crue disponibles depuis SentinelHub. La bande active occupe maintenant la quasi-totalité du lit majeur de la Vésubie et la Roya.
Les ortho images complètes acquises dès le 3 octobre permettront de quantifier cet élargissement rapidement. Tout ce qui se trouvait dedans – routes, maisons, etc. – a été détruit ou endommagé. Les écoulements passent maintenant à l’endroit où étaient construits des immeubles. Les digues et protections torrentielles n’ont servi à quasiment rien. Elles se sont faites soit remblayer, soit éroder.
Les lits de la Roya et la Vésubie ont pu atteindre ces largeurs en s’exhaussant. C’est-à-dire que les rivières ont transporté et déposé des sédiments qui ont totalement remblayé, probablement jusqu’à plusieurs mètres par endroit, ce qu’étaient leur lit auparavant. Les lits majeurs se sont ensuite presque totalement confondus avec les lits mineurs. C’est ce processus-là qui est
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