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Chamonix Film Festival : ce sera le premier festival de l’été !

9-13 juin 2021

Le début de l’été aura une saveur particulière à Chamonix ! D’abord parce que la vie devrait reprendre un cours disons acceptable, mais surtout parce que le Chamonix Film Festival (CFF) aura bien lieu, en chair et en os ! Du 9 au 13 juin 2021, ce nouveau festival fera vivre Chamonix au rythme de la montagne, de l’aventure et de la culture. Concocté par une équipe aux profils très variés, le festival se veut résolument innovant. Rencontre avec ses deux joyeux (et infatiguables) fondateurs : Morgane et Christophe Raylat. 

Nous sommes en juin 2021. Toute la France sort doucement d’une longue période de somnolence. Toute ? Non ! Un irréductible village de Haute-Savoie est dans les starting blocks pour ne pas perdre une minute ! Comment se passe la préparation d’un nouveau festival en 2021 ? 

Morgane Raylat : Ce festival, c’était notre ligne au bout du tunnel, pour tenir ! Et avec le plan de déconfinement, on nage en pleines coquillettes ! Ca s’est joué à rien car on ne pouvait pas décaler, ni à l’automne, ni une semaine plus tard. Le seul décalage possible a été de 24h pour profiter dès la première soirée du couvre-feu à 23h et d’une jauge à 65% (deux places sur trois donc).

Christophe Raylat : On savait qu’on allait en sortir de ce mer… ! Le grand paradoxe, c’est qu’on avait un peu moins de boulot, moins de sorties, et donc plus de temps pour travailler sur le festival !

Le « CFF » est présenté comme le festival que tout le monde attendait à Chamonix. Quel était le manque exactement ?

CR : C’était étonnant en effet que Chamonix n’ait pas un festival dédié au film de montagne. L’idée principale était de faire un festival avec une sélection de films, un jury, des prix. Mais beaucoup d’autres choses se sont greffées autour de ça.

MR : L’évènementiel à Chamonix est riche et il y a des projections de films dans beaucoup d’évènements, mais sans que ce soit l’objet principal. On vit dans une vallée ultra médiatisée, les réalisateurs y poussent comme des champignons, les athlètes sont médiatisés, beaucoup de films se tournent ici. Mais tout ça sans festival dédié au film de montagne, alors qu’elle est partout.

L’autre particularité de Chamonix, c’est sa population anglophone. Comment allez vous ouvrir le festival au plus grand nombre ?

CR : On est effectivement dans une ville internationale. Alors on a tout de suite bétonné la question du streaming en deux langues.
A partir de là, ça coute cher et il faut rentabiliser le streaming. C’est pourquoi on est obligés de proposer des films que l’on n’a pas vu ailleurs pour interésser les spectateurs. On aura donc au moins un film inédit par soirée (en avant-première, ou première en France ou première projection en festival).
A cela s’ajoute un protocole technique pointu pour proposer des projections en qualité cinéma (DCP).

La nouveauté est dans l’ADN du festival

La sélection des films a t-elle été particulièrement complexe après un an de production perturbée et d’expéditions annulées ? 

CR : On a été surpris positivement. La première étape était de constituer un comité pour participer à une sélection de films. En même temps, nous avons pris notre bâton de pélerin, nous avons eu des conseils du FODACIM, de l’aide des journalistes d’Alpine Mag… Nous avons aussi fait un tour d’horizon des festivals qui s’étaient déroulés en automne. Mais dès le départ, on voulait privilégier la nouveauté.

MR : La nouveauté est dans l’ADN du festival. C’est pour ça qu’il y a beaucoup d’exclus tournées à la maison (Out of frame tourné dans le Mont-Blanc, Ouverture aux Drus, Swissway to heaven chez nos voisins suisses, Julia en France mais aussi Annapurna qui est un film historique). On voit que les réalisateurs se sont donnés les moyens de faire des films sans aller au bout du monde.

Ces films seront récompensés par un ensemble de prix décernés par un jury éclectique. Est-ce une volonté d’apporter un regard nouveau sur un genre parfois enfermé dans ses propres codes ? 

CR : On observe un phénomène intéressant puisque les thématiques de la montagne ont la côte. En témoigne le succès du livre de Sylvain Tesson La panthère des neiges qui est le livre le plus vendu en non-fiction l’année passée. Le public a une sensibilité forte aux valeurs de la montagne (effort, nature, sobriété…) et paradoxalement les télés ne savent pas comment faire des films de montagne. Elles trouvent souvent que c’est clivant. Et pourtant, le public est demandeur. D’où la présence de quelqu’un comme Etienne Klein dans le jury, afin de croiser les regards, mêler sa vision de physicien et de philosophe aux points de vue plus techniques de Lise Billon ou de Vivian Bruchez, ou au regard littéraire de Virginie Troussier. Cela permettra un certain recul sur les narrations. On peut s’attendre d’ailleurs à des choix surprenants !

une place importante dédiée
à la notion de transmission

Beaucoup de formations photo et vidéo seront d’ailleurs proposées. Le festival sera t-il un laboratoire de la production audiovisuelle de montagne ?

CR : Pas un laboratoire non, plutôt outil de transmission et fédérateur. Nous voulons un festival trans-générationnel avec une place importante dédiée à la notion de transmission de la culture, l’histoire, les savoirs-faire, la réalité du terrain mais aussi en alertant l’opinion avec des films et des conférences à caractère écologiste. Dans la sélection, les films d’histoire pure côtoient les films connectés à l’actualité. C’est ça aussi faire vivre le patrimoine culturel, avec l’idée d’être un rouage de cette transmission.

MR : Nous avons aussi une vision à moyen terme. La vallée de Chamonix est un terrain de jeu génial pour les photographes et les vidéastes. On peut imaginer des formations tout au long de l’année.

A ne pas manquer : les formations photo de montagne avec les photographes d’Alpine Mag ! ©Ulysse Lefebvre

Ce sera aussi un moment festif. Comment s’organiseront tous les à-côtés qui font l’âme des festivals (bar, rencontres…) ? 

MR : Pour l’instant on ne sait pas trop. Tout ce qu’on sait, c’est qu’à partir du 9 juin on pourra être en intérieur mais en petit groupes. Ce sera intimiste ! Cela créera de la connexion entre les conférenciers et le public, de l’échange. C’est justement ce qui nous a manqué non ?!

CR : Aujourd’hui, on part sur l’idée des des 2/3. Cela reste à confirmer. Mais ce qu’on ne sait pas, c’est si on pourra consommer de l’alcool, s’assoir etc. Les tables seront de six personnes maximum.  Le lieu, le Plan B, est parfait pour ce genre d’évènement. Il est fait pour fédérer, avec ses alcoves pour discuter etc… L’idée est d’avoir un public de 20 à 30 personnes par conférence.
Dans les trois salles de cinéma, on pourra compter sur 2/3 de sièges, idem pour les conférence qui s’y tiendront. Tout cela sera aussi retransmis en direct en streaming. On pense aussi à faire des Facebook Live pour les autres conférences.

 

Et bien sûr, qui dit Chamonix dit sorties en montagne… 

CR : A Chamonix, on est obligé d’aller en montagne, donc on propose des sorties, on va y aller ! On a la chance d’avoir un écho très fort avec Petzl et le camp d’altitude. Le programme s’organise autour de cet équilibre intérieur/extérieur : la journée on sort, à l’heure de l’apéro on se rencontre pour les conférences et le soir, on regarde les films.

 

A Chamonix, 
l’audience dépasse l’échelle nationale

La montée en puissance du streaming lors des confinements a posé bon nombre de questions aux organisateurs de festivals. Quel est votre position à ce sujet ?

CR : C’est dans la nature même d’un tel festival à Chamonix que de potentiellement toucher tous les gens qui s’intéressent à l’alpinisme. Donc dans tous les cas, l’audience dépasse l’échelle nationale pour être internationale. Je suis sûr que dès l’année prochaine, quand nous seront tous redevenus plus libres, il y a aura ces deux « offres » en parallèles des festivals, avec des projections en local et du streaming destiné aux rediffusions, avec de véritables plateaux télé. Pour le Chamonix Film Festival, notre positionnement est clair : le streaming est en direct, au moment de la projection. Quant à la VOD, ce sera autre chose, discuté au cas par cas avec les réalisateurs et relayé sur une chaîne dédiée. 

Retrouvez toutes les infos sur le site du festival, avec ses projections, ses conférences, ses formations mais aussi sa billetterie dès le 17 mai 2021, avec des soirées à 19€ (ou 10€ en streaming) mais aussi des rencontres et conférences à partir de 3€.
La jauge sera limitée alors ne traînez pas ! 

Et pour les bienfaiteurs qui pourraient lui donner un coup de main, c’est par là