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La dégradation du permafrost, élément amplificateur des écroulements rocheux alpins

Sous l’effet du réchauffement climatique, la dégradation du permafrost agit comme un amplificateur des écroulements rocheux que l’on constate en haute montagne. Invisible mais crucial, ce ciment naturel des pentes alpines se dégrade, fragilisant les reliefs et accélérant l’érosion. Florence Magnin, géomorphologue, décrypte cette crise géologique pour tenter d’anticiper ces bouleversements.

Cet automne et hiver, les écroulements rocheux de nos montagnes sont récurrents. En août 2023, ils entraînaient la fermeture des refuges du Sélé et du Pelvoux au public après un écroulement important dans le couloir Pélas Verney. En avril 2024, le versant ouest du Pic Scerscen (3970 mètres d’altitude), en Suisse, se détachait et emportait un immense volume de roche et de glace. Plus récemment, le 21 janvier, un nouvel écroulement a eu lieu dans la face ouest des Drus. Le deuxième en l’espace de quatre mois.

Sur le site internet Regard d’altitude, inventaire collaboratif des événements naturels en montagne, la liste de ces incidents géomorphologiques est conséquente. Nouveaux exemples criants de la dégradation de la cryosphère alpine, ce sont les conséquences de l’augmentation de la température du permafrost. Florence Magnin, géomorphologue et chargée de recherche CNRS au laboratoire Edytem, étudie ces terrains qui renferment de la glace. Car, bien qu’invisible et cachée, elle impacte de plus en plus l’évolution du relief sous l’effet du réchauffement climatique. 

À gauche, le couloir Pélas Verney où a eu lieu l’éboulement en août 2023. ©Jocelyn Chavy

« Le permafrost, c’est trois fois la superficie des glaciers alpins, mais on