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Avalanches : merci de rester à côté de la plaque

C’est un sujet sensible. Pour les victimes avant tout : pleurer un mort en avalanche est tout bonnement insupportable. La mort d’un adolescent de 14 ans aux Arcs le 25 décembre dernier, celle de la snowboardeuse suisse Sophie Rédiger deux jours auparavant, ou celle plus récente d’une skieuse hors pistes à la Norma, ont fait les gros titre de la presse généraliste. Comme si le contraste avec la joie quasi obligatoire en cette période de fêtes renforçait encore la mise en exergue.

L’avalanche qui a couté la vie à une skieuse, dans un vallon accessible depuis la Norma. ©PGHM Savoie

Pourtant, la réalité est cruelle. Les statistiques de l’ANENA indiquent que c’est le lot d’une trentaine de victimes d’avalanches en moyenne chaque année. Et cela monte à plus de 50 décès les années noires. De son côté, data-avalanche.org recense déjà 84 avalanches de tous types et toutes ampleurs, en ce débit de saison. Il n’est pas question ici de minimiser la terrible onde de choc que représentent de tels accidents, juste de bien les comprendre. Même au sein de la rédaction d’un magazine de montagne, le plaisir d’entrer dans l’hiver est aussi teinté d’appréhension, en prévision des avalanches à venir.

Alors comment continuer à skier hors des pistes, en périphérie de domaine skiable ou en ski de randonnée, avec les froides statistiques en tête ? Peut-on vraiment passer l’hiver en mettant de côté cette question presque honteuse qui taraude : qui le prochain ? Une connaissance ? Un copain ? Moi ? 

il est impératif de se former
et de s’informer

On sait depuis Messner que la montagne n’est pas juste ou injuste, elle est dangereuse. C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne les avalanches qui touchent aussi bien les skieurs amateurs que confirmés, les guides de montagnes comme les touristes en station. Alors comment faire pour les éviter ? Pourra-t-on espérer un jour le zéro mort en montagne comme l’espèrent chaque année les pouvoirs publics ? C’est fort peu probable, sachant que le risque zéro n’existe pas. 

Mais on ne répètera jamais assez qu’il est impératif de se former (recherche de victimes en avalanche, nivologie, météorologie, utilisation d’un sac airbag…) et de s’informer (bulletin d’estimation des risques d’avalanche, vent, carte des pentes, organisation de l’équipe ou de la cordée). 

Et vu l’absence de matériel de Détection de victimes en avalanche (DVA) de la plupart des dernières victimes, il n’est pas idiot non plus de rappeler qu’il est indispensable de porter un DVA. Si le système de réflection Recco permet d’être détecté par les pisteurs ou secouristes, il n’est d’aucune utilité pour vos compagnons de ski qui sont pourtant les premiers à pouvoir vous sortir d’un ensevelissement. Seul le DVA peut permettre de vous retrouver à temps. Rappelons aussi que passées les 15 premières minutes sous la neige, les chances de survie dégringolent. 

la meilleure manière de se sortir d’une avalanche
reste de ne pas la déclencher

Enfin, la meilleure manière de se sortir d’une avalanche reste de ne pas la déclencher. Personne n’est à l’abri, mais en combinant l’ensemble des mesures de prévention, le risque peut être diminué significativement. N’hésitez pas à jeter un oeil à nos nombreux articles traitant du sujet (ici).

Vous m’excuserez pour ces rappels qui vous paraitront peut-être bateau. C’est juste que s’il faut pour une fois enfoncer quelques portes ouverte pour garder nos lecteurs, alors j’y vais franchement.

Prenez soin et qu’on n’entende pas parler de vous.