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La Dent de Crolles version trail avec Laurie Renoton et Julien Rancon

Trail en Chartreuse. ©Jocelyn Chavy

L’un a déjà accroché à son palmarès le titre de vice-champion du monde de trail par équipe (2019), l’autre court les KV l’été et les courses de ski-alpinisme l’hiver. Julien Rancon et Laurie Renoton font tous les deux partie du team Karpos. Nous les avons réunis pour courir ensemble à la Dent de Crolles, l’un des plus beaux sommets de Chartreuse. Un classique où l’on prend plaisir à courir sur des sentiers aériens, mille huit cent mètres au-dessus de la vallée.

Visible de tout le Grésivaudan, en Isère, le pilier sud-ouest de la Dent de Crolles fait de celle-ci une citadelle, une énorme molaire qui paraît absolument difficile d’accès vu de loin. Il n’en est rien : si celui-ci est délicat en hiver, le sentier du Pas de l’Oeille est raide mais bien tracé, plutôt très accessible à la belle saison. Rendez-vous est pris avec Laurie Renoton au col du Coq de bon matin : les orages sont annoncés tôt, il ne faut pas traîner, et bien sûr, les photos impliquent de prendre du temps supplémentaire.

Laurie travaille entre les Bauges et Valmorel, et principalement en VTT de la fin du printemps à la fin de l’été. « Cela fait une grosse saison, ce qui fait que je garde du temps pour courir le restant de l’année », explique-t-elle tout juste revenue du KV de Chamonix. Elle ne s’intéresse pas seulement aux kilomètres verticaux, mais aussi, l’hiver, au ski-alpinisme. Laurie Renoton a déjà deux Pierra Menta derrière elle : la plus fameuse et la plus difficile course de ski-alpinisme – 10000 de D+ en plusieurs étapes – a été dure cette année en raison d’une météo pluvieuse. Mais qu’à cela ne tienne : « j’y retournerai l’année prochaine », promet Laurie.

Sente aérienne le long de la Gorgette ©Jocelyn Chavy

Laurie Renoton et Julien Rancon ©Jocelyn Chavy

La Dent de Crolles ©JC

Julien Rancon, lui, est un coureur à plein temps, un passionné d’athlétisme pour qui le trail running est la continuation logique du cross. Mais ne lui parlez pas d’ultra-trail : « je préfère les distances courtes ou moyennes, où je peux vraiment courir à mon allure » explique Julien. Une allure et une longévité qui lui valent de faire toujours partie de l’équipe de France de trail. « Nous rentrons justement des mondiaux d’Innsbruck. Je n’ai pas performé mais l’équipe, si » raconte-t-il. « Le Tyrol autrichien recèle vraiment des superbes circuits pour du trail. Des sentiers bien entretenus, pas mal de dénivelée… c’est un paradis pour le trail running » selon lui.

Un terrain très proche de celui sur lequel nous évoluons aujourd’hui à la Dent de Crolles : du calcaire, des crêtes aériennes… mais un sentier, celui du Pas de l’Oeille, qui n’est pas très roulant, c’est le moins que l’on puisse dire. La variante à droite du Pré le long du ravin de la Gorgette permet de bien déniveler avec déjà un peu de « gaz ». Le Pas de l’Oeille franchi, le sommet nous tend les bras mais la tentation est forte de filer à travers le plateau jusqu’aux abords des Rochers du Midi, avant de revenir le long de la crête sommitale sur la Dent de Crolles.

Un vide impressionnant – environ quatre cent mètres – borde Laurie et Julien à leur gauche. Il aurait été tentant de pousser jusqu’au col de Bellefond, à condition d’avoir le temps. Bon à savoir, le passage de la Cheminée du Paradis passe très bien dans le sens sud-nord, un peu moins dans l’autre et avec un sac à dos. Si vous envisagez cette traversée, vous pouvez prendre un brin de cordelette pour vous faire passer les sacs un par un.

Le vide impressionnant qui borde le sentier des crêtes de la Dent de Crolles

Également entraîneur, Julien Rancon a l’habitude des sentiers de la Chartreuse, mais habitant le Voironnais, il privilégie les sentiers de la Chartreuse Occidentale, du côté de la Grande Sure notamment. Avec l’assurance d’un bon gros dénivelé rapidement accessible – le double de celui de la Dent de Crolles ou presque – mais le même genre de terrain, calcaire et pierres qui roulent, qui nécessite des appuis sûrs. Pas de quoi rebuter Julien qui s’entraîne tous les jours ou presque, lui qui a trente-et-une (!) sélections nationales à son actif.

Cet été, il va s’aligner sur la mythique Sierre-Zinal, l’une des plus grandes classiques du trail dont 2023 marquera le 50ème anniversaire. Avec 31 km, 2200 mètres de montée, 1100 mètres de descente, c’est un parcours exigeant, ultra rapide, qui convient bien à Julien. L’édition précédente a été marquée par l’affaire de dopage du coureur kenyan qui s’était imposé avant de voir sa performance annulée. « Hélas le dopage concerne aussi certains coureurs occidentaux » pointe Julien Rancon, pour qui les contrôles anti-dopage ne sont pas forcément performants dans le monde de la course à pied. Que pense-t-il de l’éventualité, sur telle ou telle course, d’être dépassé par un coureur « chargé » ? « Il faut courir pour soi, d’abord », explique Julien. Surtout, pour le grand public amateur de trail, il s’agit de prendre du plaisir, « de choisir un objectif à sa mesure, en fonction de son vécu sportif, de son expérience, et pas d’un kilométrage qu’on veut atteindre », détaille Julien.

« Choisir un objectif adapté à sa mesure »..le conseil de Julien Rancon

Pour Laurie Renoton, qui encadre comme monitrice VTT l’été, sa grosse saison sportive est désormais l’hiver. En 2023, outre la Pierra Menta (6èmes avec Perrine Gindre), Laurie Renoton a bouclé plusieurs courses-clés par équipe : elle a remporté la première place du podium aux championnats de France de ski-alpinisme par équipe avec Marie Pollet Villard, qui se déroulaient sur la Grande Trace (en Dévoluy). Laurie a raté d’un cheveu le podium individuel à Flaine, mais gagné la Lofoten Skimo Race en individuel. La fin de saison s’est déroulée sur le Trophée Mezzalama où Laurie a fini 5ème avec ses deux comparses Marie Pollet Villard et Sonia Brussoz. Une saison bien remplie qui ne l’a pas laissée beaucoup souffler. « Et comme je bosse tout l’été, j’apprécie l’automne quand les vacances, les vraies, arrivent ! » confie-t-elle.

Chartreuse ou Bauges forever !

Au sommet de la Dent de Crolles les nuages envahissent le panorama, qui s’étend du Dévoluy au mont Blanc. Il est temps d’aller découvrir un autre sentier très intéressant de la Dent de Crolles : le sangle de la Barrère. Il se prend plutôt dans l’autre sens, au départ du sentier du Trou du Glaz (quelques câbles à franchir), que dans le sens de descente, mais nous voulons surtout montrer à Laurie Renoton les bons coins de la Dent de Crolles.

Elle qui a l’habitude de trottiner sur les arêtes extrêmement aériennes du Pécloz entre autres trouve sympathique ce petit sangle chartrousin, qui domine la forêt de Perquelin de cinq cent mètres. Des grimpeurs se suivent dans la classique facile du coin (« Poussez pas derrière »), tandis que nous croisons plus bas un trio amateur de bivouac : ont-ils consulté la chaotique météo du soir ? Rien n’est moins sûr. On file au parking du col du Coq dans cette belle ambiance chartousine. Alors, la Chartreuse fait-elle aussi bien que les Bauges ? Laurie préfère ne pas répondre !

Karpos Team

Laurie Renoton et Julien Rancon font tous les deux partie du team Karpos.

Ils utilisent les vêtements Karpos au quotidien pour les courses et pour l’entraînement.

Dans la collection Trail femme de Karpos, Laurie porte le Fast Evo Short, avec sa poche téléphone bien pratique (en photo ci-dessous), la Lavarado Vest et le Lavaredo Evo Jersey.

Dans la collection Trail homme de Karpos, Julien Rancon porte le Fast Evo Short, le Lavaredo Ultra Jersey et la Lavaredo Jacket. Pour la pluie il avait pris la Lot Rain Jacket.

Rando trail à la Dent de Crolles, 2062 m

Accès

Depuis Lyon accès par St-Hughes de Chartreuse, monter au col du Col, parking versant opposé. Depuis Chambéry ou Grenoble, accès via le plateau des Petites Roches.

Itinéraire

Du parking, monter au col des Ayes et laisser à gauche le chemin vers Pravouta. De là deux possibilités : la plus classique consiste à prendre le chemin qui monte en lacet, puis ensuite prendre à gauche le sentier du Trou du Glaz, ou à droite le sentier du Pas de l’Oeille. Autre possibilité filer plein sud vers le habert des Ayes et remonter la sente le long du ravin de la Gorgette, d’où l’on rejoint le sentier du Pas de l’Oeille. Celui-ce si franchit par un petit pas câblé, très court. Attention aux petits cailloux et gravillons qui tombent en cas d’affluence. Compter 45 min à 1h15 en trottinant (600 m. de D+)

Variantes

Une boucle intéressante consiste à monter au col des Ayes, puis prendre le sentier du Trou du Glaz. Passage câblé assez long, reste longtemps mouillé après la pluie. À la sortie de celui-ci, ne pas sortir sur le plateau mais prendre une sente qui monte en longue ascendance sous les surplombs finaux de la face ouest : c’est le sangle de la Barrère. On débouche quelques dizaines de mètres sous le sommet sur le sentier du Pas de l’Oeille. Descente par celui-ci après le passage au sommet.